Corsica Linea a annoncé sur son site internet l'annulation de trois traversées continent-Corse et une Corse-continent le 11 mars et d'une traversée continent-Corse et quatre Corse-continent le 12 mars.
La Méridionale, propriété de l'armateur CMA CGM, a indiqué de son côté qu'"en raison d'un mouvement social, le lundi 11 mars et mardi 12 mars, toutes [nos] liaisons maritimes avec le continent et la Corse seront très fortement perturbées". Il n'a pas été possible immédiatement d'obtenir des précisions auprès de la compagnie sur le détail des annulations éventuelles.
Le syndicat CGT avait déposé en février un préavis de grève de 48 heures pour diverses revendications, dont certaines concernant précisément la délégation de service public (DSP) maritime sur la période 2023-2029 et la "compensation" de quelque 850 M€ qui doivent être versés dans ce cadre par les pouvoirs publics aux deux compagnies.
Au titre de cette DSP celles-ci se partagent depuis janvier 2023, individuellement ou en coordination, les cinq liaisons entre l'île méditerranéenne (ports d'Ajaccio, Bastia, Propriano, L'Île-Rousse et Porto-Vecchio) et Marseille.
Enquête en cours
Fin février, la Commission européenne a annoncé avoir ouvert une "enquête approfondie" sur ces aides, pour "évaluer si les compensations de service public accordées à Corsica Linea et La Méridionale pour la desserte de la Corse entre 2023 et 2030 sont conformes aux règles de l'Union européenne en matière d'aides d'État".
Bruxelles veut notamment vérifier "si l'inclusion du transport de marchandises remorquées et des chauffeurs routiers dans les contrats est justifiée par un besoin de service public, compte tenu de l'existence déjà sur le marché d'une offre commerciale" depuis le port voisin de Toulon, en l'occurrence celle de Corsica Ferries, leader pour le transport des passagers entre la Corse et le continent et qui a contesté sans succès devant la justice administrative française la nouvelle DSP.
La rédaction (avec AFP)