Scandale P&O : une loi britannique sur le salaire des marins en vigueur

Galicia © Brittany Ferries

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Dans le sillage du scandale du licenciement de 800 marins de la compagnie de ferries britannique P&O, le Royaume-Uni propose l'entrée en vigueur d'une loi destinée à empêcher les marins d'être payés moins que le salaire minimum britannique.

Au Royaume-Uni, la page sur l'affaire du licenciement massif de marins auquel a procédé la compagnie P&O n'a pas été tournée par les pouvoirs publics. Un texte, s'inscrivant dans le projet du gouvernement britannique visant à améliorer les conditions de travail des navigants, a reçu l'assentiment royal, permettant ainsi son entrée en vigueur, selon le ministère britannique des Transports.
 

Il vise à permettre à des "milliers de marins qui entrent régulièrement dans les eaux du Royaume-Uni" d'éviter d'être payés moins que le salaire minimum, qui passera en avril à 10,42 livres sterling (11,18 euros) de l'heure pour les plus de 23 ans.

 

Dans le même état d'esprit que la charte sociale d'Hervé Berville

 

Il prévoit d'exiger des autorités de faire payer les armateurs qui ne prouvent pas qu'ils rémunèrent leurs marins au moins au salaire minimum britannique et de refuser l'accès aux ports de ceux qui ne paieraient pas cette surcharge.
 

Le texte s'applique aux services maritimes qui transportent marchandises et passagers entre le Royaume-Uni et une destination hors du pays entrant dans un port britannique au moins 120 fois par an.

 

P&O avait créé stupeur et colère en licenciant il y a un an 800 marins du jour au lendemain pour les remplacer par des travailleurs externalisés payés largement sous le salaire minimum britannique.
 

L'entreprise n'avait cessé de répéter que son modèle de coûts n'était pas tenable. Frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19 et l'effondrement des voyages internationaux, elle perdait 100 millions de livres sterling par an.

 

Ce scandale avait valu au directeur de P&O Peter Hebblethwaite d'être élu "pire patron du monde", à l'issue d'un vote en ligne ouvert à tous, dont le résultat avait été annoncé en marge du Congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI) en fin d'année dernière.
 

En France, Jean-Marc Roué, le président du conseil de surveillance de Brittany Ferries et ex-président d'Armateurs de France, avait condamné ce plan de licenciement en lançant alors son "appel de Saint-Malo".
 

Un appel qui avait fait mouche auprès du gouvernement puisque Hervé Berville, le secrétaire d'État chargé de la Mer, avait proposé en novembre 2022 un projet de charte sociale visant à mieux assurer des conditions de concurrence équitables sur les routes maritimes régulières.

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