L'UMEP face au défi de la fluidité au port du Havre

Face aux perturbations des secteurs maritimes et logistiques, l’Union maritime et portuaire (Umep) du Havre se mobilise pour éviter la congestion des terminaux à conteneurs.
Perturbations en Chine notamment en raison des confinements, congestion des ports américains et d’Europe du Nord, guerre en Ukraine… Tout juste un an après son investiture, Hervé Bonis le concède : les temps sont "incertains". Le président de l’Union maritime et portuaire du Havre (Umep) l’a reconnu, lors de l’assemblée générale ce vendredi 24 juin, la fluidité du passage portuaire est bien le défi prioritaire à relever par les professionnels.

Certes, le port du Havre ne connaît pas les problèmes de congestion de ses concurrents du Range Nord : "Nous n’avons pas de navire en attente d’être servi", assure Hervé Bonis. Cependant, "dernier port touché à l’export, Le Havre subit particulièrement les retards récurrents rencontrés sur les escales précédentes de la rotation européenne, commente Christophe Vandecasteele, directeur GMP et au collège Manutention de l’Umep.

Rendez-vous basés sur les escales confirmées

Un navire annoncé le 10 arrivera peut-être le 12, le 19, voire trois semaines plus tard, ou même, n’arrivera pas". Si les services Europe-Afrique sont réguliers, les lignes reliant l’Asie subissent des escales fluctuantes, sans visibilité. Résultat, le temps d’immobilisation d’un conteneur "s’est allongé de quatre jours calendaires en moyenne par rapport à 2019". Se pose alors "le problème de stockage et de rotation des conteneurs export sur les terminaux de Port 2000, qui ne sont pas calibrés pour cela". À la clé, des frais imprévus supplémentaires et une forte tension sur les terminaux.

Et au Havre, le temps d’attente sur l’un des terminaux avait atteint "entre 4 et 6 heures pour charger ou décharger les transporteurs routiers", s’était récemment plaint un commissionnaire de transport international. Hervé Bonis l'a précisé : "En matière de crises internationales, l’Umep ne peut pas apporter de solutions, mais cela ne l’empêche pas de formuler des réponses".

Ainsi, un groupe de travail a été mis en place sur la fluidité du passage des poids lourds à Port 2000. L’ouverture ponctuelle des terminaux le samedi matin et une meilleure gestion des créneaux horaires des rendez-vous des transporteurs routiers, liés aux dates effectives d’escales confirmées, ont déjà entraîné la réduction des temps d’attente sur les terminaux, selon l’Umep.

Report modal insuffisant

La place portuaire s’est mobilisée. Un outil de mesure des performances a été développé avec le cabinet Circoé, s’appuyant sur des données fournies par tous les acteurs de la place. Cet outil permet de "mettre les stéréotypes à l’épreuve des faits, de nourrir nos discussions et d’imaginer des solutions innovantes". L’Umep se veut aussi "vigilante" sur le dossier de la chatière, cet accès fluvial direct à Port 2000 toujours à l’étude, "essentiel au développement de la multimodalité et à la massification de la sortie ses terminaux". Et ce, quand "Le Havre affiche le taux de report modal le plus faible des grands ports européens", déplore l'Umep.

Autre défi, le développement des énergies nouvelles et de l’hydrogène vert. "L'Umep ne peut que se réjouir de la confirmation par Élisabeth Borne de l’implantation au Havre d'un terminal méthanier flottant", note aussi Hervé Bonis. Enfin, le troisième défi à relever par l’Umep est celui de l’apprentissage et de la formation. Une commission dédiée vise à développer l'alternance et prépare un Forum pour l’emploi afin de promouvoir les métiers.

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