L'OMC relativise l'impact économique de la situation en mer Rouge

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Selon Ralph Ossa, économiste en chef de l'OMC, en marge de la 13e Conférence ministérielle de l'organisation à Abou Dhabi, "pour l'instant, l'impact macroéconomique semble modéré, ce qui s'explique par le fait que la demande en Europe est relativement faible et que les capacités de transport maritime sont suffisantes".

Crédit photo Darunrat/Adobe Stock
Les effets économiques des attaques contre des navires en mer Rouge sont pour l'instant "modérés", a affirmé l'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa, en marge de la 13e Conférence ministérielle de l'organisation à Abou Dhabi. Entretien.

Les rebelles houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, mènent des attaques contre des navires en mer Rouge. Ils affirment agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre contre le Hamas en représailles à l'attaque du 7 octobre sur le sol israélien.

>>> À quel point ces attaques préoccupent l'Organisation mondiale du commerce ?

Ralph Ossa : La crise en mer Rouge est un sujet qui nous préoccupe, nous surveillons la situation. Environ 12 % du commerce mondial passe par le canal de Suez, ainsi qu'un tiers des cargaisons de conteneurs de la Chine vers l'Europe.

C'est donc clairement quelque chose que nous devons surveiller. Cela dit, pour l'instant, l'impact macroéconomique semble modéré, ce qui s'explique par le fait que la demande en Europe est relativement faible et que les capacités de transport maritime sont suffisantes en dépit du contournent contraint par le cap de Bonne Espérance, qui rallonge la durée du voyage et nécessite  un plus grand nombre de navires.

Les taux de fret ont augmenté, mais ils sont loin d'être aussi élevés que lors de leur pic pandémique en 2021. La situation est globalement difficile mais pour l'instant les effets semblent modérés.

>>> Quels sont les risques à court terme ?

R. O. : L'inflation des prix et sa répercussion sur les marchés de l'énergie, ce qui pourrait alors avoir des effets significatifs sur les perspectives (économiques) mondiales.

Le commerce en Europe est fortement exposé aux échanges commerciaux qui transitent par le canal de Suez. Les États-Unis le sont en partie également.

Mais  le pire scénario, pour ainsi dire, pour l'économie mondiale, concerne l'impact sur les cours du brut. Le scénario n'est pas exclu si la crise perdure.

>>> Au-delà de la crise en mer Rouge, la directrice générale de l'OMC a fait part à plusieurs reprises ces dernières semaines de ses préoccupations à l'égard du commerce international. L'OMC publie habituellement ses statistiques en avril, mais que pouvez-vous déjà avancer ?

R. O. : Dans nos dernières prévisions publiées en octobre pour l'année 2023, nous prévoyions que le volume du commerce mondial de marchandises devait augmenter de 0,8 % puis de 3,3 % cette année. Ces projections, en particulier pour 2023 étaient en effet trop optimistes aujourd'hui.

L'Europe se porte moins bien que prévu contrairement aux États-Unis qui ont trompé les prévisions. L'Inde aussi se porte bien. Mais l'Europe représente une part disproportionnée dans le commerce mondial, ce qui se reflétera dans les données consolidées.

Mais il faut toutefois préciser que commerce (mondial) des services se porte très, très bien, avec, en 2023, au cours des trois premiers trimestres, un taux de croissance annualisé de 9 %. Grâce notamment à la demande touristique, en particulier de la part de la Chine.

Propos recueillis par Agnès Pedrero

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