Le transport maritime veut taxer son carburant pour financer le passage au zéro carbone

Plusieurs organisations internationales du transport maritime proposent de créer un fonds pour l'innovation qui serait financé par une taxe sur le carburant afin de conduire des projets pour réduire l'empreinte carbone du secteur, l'un des plus polluants au monde.
Ces associations d'armateurs, dont la première mondiale Bimco ou encore le World Shipping Council (WSC), suggèrent de créer un organisme indépendant supervisé par des membres de l'Organisation maritime internationale (OMI) et chargé d'investir les fonds prélevés. À raison de 2 dollars par tonne de carburant qui seraient payés par les transporteurs, le fonds atteindrait 5 milliards de dollars sur dix ans, ont calculé les signataires.
Cette somme serait investie dans des projets de recherche et développement (R&D) "nécessaires pour rendre commercialement viable une flotte de navires à émission zéro carbone au début de la décennie 2030", précisent-ils. "Notre proposition est simple, transparente et réaliste, et nous espérons que les gouvernements nous soutiendrons", a estimé mardi 17 décembre Esben Poulsson, président de l'International Chamber of Shipping (ICS). Cette mesure sera soumise aux membres de l'OMI lors du prochain Comité de la protection du milieu marin (MEPC) du 30 mars au 3 avril 2020, en vue d'une mise en œuvre "d'ici 2023".

Décarboner les navires et les carburants

Les associations de protection de l'environnement réservaient un accueil mitigé à ces propositions : "un fonds de R&D associé à une tarification du carbone (...) est une bonne chose" mais, "pour atteindre la cible de réduction des émissions polluantes, nous devons décarboner les navires et les carburants dès maintenant”, a ainsi réagi Aoife O’Leary, de l'ONG Environmental Defense Fund (EDF).
Le transport maritime représente 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l'Institut supérieur d'économie maritime (Isemar), soit davantage que le transport aérien. Il s'est fixé un objectif de réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Le secteur est depuis peu dans le viseur de la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen : lors de la présentation de son "Pacte vert" - sa feuille de route vers la neutralité climatique - mercredi 11 décembre, elle a indiqué souhaiter "revoir" toutes les législations en lien avec le climat, dont celle qui régit le marché du carbone pour y inclure le secteur maritime.

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