Le golfe de Guinée et le Nigeria restent des zones de forte activité pour les pirates

Le nombre d'actes de piraterie dans le monde a baissé en 2017 mais la situation reste préoccupante en Afrique et en particulier dans les eaux nigérianes.
Globalement, le nombre d'actes de piraterie est en décrue cette année. Le nombre d'incidents relevés par le Bureau maritime international (BMI) de la Chambre de commerce internationale (ICC) entre janvier et septembre a baissé de 14 %, soit 121 attaques au lieu de 141 l'année dernière sur la même période.
Selon le rapport trimestriel du centre d'observation de la piraterie (Piracy Reporting Centre) du BMI, l'Asie du Sud-Est est la zone la plus exposée à ce risque, avec 47 attaques, toujours concentrées dans les eaux de l'Indonésie et des Philippines, qui cumulent 40 actes. Le phénomène est en forte baisse depuis les 120 attaques de janvier à septembre 2015 (44 en 2016).

Risque généralisé au Nigeria

Après cette région, l'Afrique reste le continent le plus dangereux pour les équipages et les marchandises des navires de commerce.
Sur les 121 attaques recensées dans le monde, 41 se sont produites autour des côtes de ce continent. Parmi elles, 31 se sont produites le long de la côte occidentale, dont 24 dans le golfe de Guinée et 20 au Nigeria.
Ce pays a concentré à lui seul vingt attaques sur les neuf premiers mois de l'année. Celles-ci ont concerné tous les types de navires, précise le PRC. Seize sont survenues au large de l'île Bonny, de la ville de Brass et de l'État de Bayelsa en général. Le BMI détaille que 18 des 20 actes ont impliqué des armes à feu et que, dans 17 cas, les navires faisaient route au moment de l'attaque.
C'est le bilan humain qui est proportionnellement le plus lourd puisque 39 marins ont été enlevés dans les eaux nigérianes – au cours de sept incidents –, sur les 49 reportés dans le monde entre janvier et septembre 2017. Les côtes africaines ont été le théâtre d'assauts qui ont fait deux des trois blessés enregistrés par le BMI mais aucun mort. Les deux marins tués depuis le début de l'année l'ont été en Indonésie.
Le PRC insiste sur le fait qu'au Nigeria, les pirates sont souvent bien armés et violents envers les personnels navigants. Et qu'ils détournent ou volent des navires aussi bien le long des côtes que sur les fleuves, dans les zones de mouillage et autour des ports maritimes. Même si, en général, les attaques ont pour but de voler la marchandise.
Les navires sont souvent saccagés et leurs moyens de communication endommagés, indique aussi le rapport, qui rappelle que, par le passé, des attaques se sont produites jusqu'à 170 milles des côtes. "Toutes les zones au large du Nigeria restent risquées, malgré l'intervention dans plusieurs cas de la marine nigériane", souligne le directeur du BMI, Pottengal Mukundan. Ce dernier recommande aux équipages de maintenir une grande vigilance. D'autant que, selon lui, les statistiques sous-estiment le véritable niveau de la piraterie dans la zone : "Encore beaucoup d'incidents ne sont pas signalés".
Les autres faits de piraterie depuis début 2017 en Afrique de l'Ouest ont été constatés en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Congo, en Angola, au Sénégal (1), en Guinée (2) et au Sierra Leone (4). Le BMI se félicite de la baisse des incidents au Bénin, au Togo et en Côte d'Ivoire cette année mais réitère son appel à la vigilance et à l'application des mesures de sécurité dans une zone qui demeure risquée.

Réveil des pirates somaliens

Sur la côte Est, les attaques ont eu lieu au Kenya, en Tanzanie (1), au Mozambique (2) et en Somalie. Depuis plusieurs années, les efforts – notamment militaires – consentis par la communauté internationale ont pratiquement réduit à néant l'activité des pirates provenant de ce pays qui sévissaient dans l'océan Indien, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.
Depuis le début de l'année, 7 tentatives ont pourtant été comptabilisées dans ces zones, attribuables à des ressortissants somaliens. Il faut remonter à 2014 pour trouver un total de cet ordre sur les neuf premiers mois (10 attaques). Aucun acte ne leur avait été attribué en 2015 et un seul en 2016. Le BMI estime que ces groupes "conservent les moyens et les compétences de porter des attaques". Il demande à tous les armateurs de continuer d'appliquer les recommandations du BMP4, dernière version de ses bonnes pratiques de management contre la piraterie somalienne.
D'autre part, l'institution prévient que les pêcheurs de la région peuvent se montrer offensifs lorsqu'ils protègent leurs filets, que certains sont armés afin de se prémunir contre le vol de leurs prises et qu'ils ne doivent pas être confondus avec des pirates.
Enfin, le BMI attire l'attention sur le cas de la Libye du fait de la désorganisation de l'État dans ce pays. Le PRC a relevé trois incidents qui ne sont pas reportés dans le total global. Deux ont abouti à des demandes de rançon contre la restitution du navire et un a vu un vraquier échapper à ses assaillants après avoir essuyé des tirs d'armes à feu. La zone pourrait devenir un nouveau sujet de préoccupation.

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