La crise contrarie à peine la bonne passe de Sète

Le port de Sète a subi sa première baisse de trafic en sept ans mais a bien résisté aux effets de la crise sanitaire. Il bénéficie du développement de ses nouveaux trafics de marchandises diverses tandis que les différentes familles de vracs ont reculé.
Olivier Carmes, le directeur général du port de Sète-Frontignan, s'attendait à un septième record de trafic consécutif pour 2020, mais la Covid-19 est passée par là. L'an dernier, le volume de marchandises manutentionnées par le port héraultais a subi une décroissance et n'a finalement pas atteint les 5 millions de tonnes (Mt) escomptées mais 4,178 Mt.

Le trafic turc en vitesse de croisière

Pour autant, cette baisse de 2,9 % est très limitée en comparaison aux autres ports importants du pays. La première année complète de présence de DFDS sur le port héraultais a aidé ce dernier à limiter les effets de la pandémie. Les trois escales hebdomadaires en navire roulier de l'armateur danois – hormis en période de confinement – ont permis une croissance des volumes de 50 %. La compagnie, qui opère à Sète depuis juillet 2019 les trafics du logisticien Ekol en provenance de Turquie (Pendik), a déchargé près de 80.000 remorques, en majorité pour le compte du fabriquant de textile Inditex.

Parallèlement, Sète a constaté un recul de 25 % du trafic à l'import de véhicules, soit 75.000 unités contre 95.000 l'année précédente. Toujours au rayon des marchandises diverses, la direction du port se félicite de la bonne tendance observée sur les clinkers, dont le volume a progressé de 35.000 tonnes en 2019 à 130.000 tonnes en 2020. Ce trafic est entièrement importé conteneurisé par voie maritime et exporté par le fer jusqu'à l'usine de broyage de Tonneins, dans le Lot-et-Garonne. L'établissement table sur un doublement du flux et un trafic de 250.000 tonnes cette année avec un nouveau débouché fluvial vers Portes-lès-Valence (Drôme).

Reprise du bétail, effondrement des passagers

Autre bonne nouvelle, Sète-Frontignan a bénéficié d'une reprise du transport d'animaux vivants après l'obtention de la certification ISO 34700 sur le bien-être animal par la Société d'Exploitation du Parc à Bestiaux (Sepab) en septembre 2019. Celle-ci a exporté 135.000 têtes de bétail (bovins) en 2020, contre 120.000 en 2019 et 60.000 en 2018.
Plutôt bien pourvu sur le segment des marchandises diverses, le port déplore en revanche une chute des volumes dans les deux familles de vracs. De l'ordre de 20 % pour les liquides (environ 1,34 million de tonnes) – du fait de la mise entre parenthèses de l'activité du secteur pétrolier due aux mesures sanitaires – et de quelque 10 % (1,23 Mt) pour les solides (graines, tourteaux et engrais, notamment).

De son côté, l'activité passagers a logiquement été très marquée par la gestion de la crise du nouveau coronavirus. La croisière, qui s'attendait à souffrir après la perte des escales du groupe Pullmantur, a été simplement réduite à néant (115.000 passagers en 2020). Les quais de l'Île singulière ont tout de même vu embarquer et débarquer un peu plus de 80.000 passagers (- 40 %) des ferries assurant la liaison avec le Maroc, grâce au trafic du début d'année et à quelques escales sanitaires avant la reprise des liaisons à l'été. Depuis le second semestre, le port dispose d'une deuxième liaison avec Nador, opérée par la compagnie espagnole Balearia, en plus de l'italienne GNV.

La massification ferroviaire comme objectif

Du point de vue financier, l'Établissement public régional Port de Sète–Sud de France, exploitant du port régional de Sète-Frontignan, a clôturé l'année 2020 par une baisse de son chiffre d’affaires global de 10 % (19,26 millions d'euros) après six années consécutives de croissance (– 12 % pour le commerce, - 3 % pour la pêche et +12 % pour la plaisance). Sa direction réaffirme le "maintien des investissements productifs permettent de rester mobilisés pour atteindre dès 2021 les objectifs fixés en 2020".

Le port mise ainsi sur ses connexions fluviales – via le canal du Rhône à Sète – et ferroviaires pour accompagner son développement par une massification des pré et post-acheminements et une hausse du report modal. Ses 42 km de faisceaux ferroviaires propres et les quelque 450 trains annuels (400.000 tonnes) qui transitent par le Port de Sète-Frontignan servent à l'acheminement de vracs (vin, céréales, engrais, carbonate, huile, etc.).

La direction compte passer "rapidement" à quatre allers-retours par semaine, puis à six, entre le bassin de Thau et Calais pour pouvoir placer sur le rail davantage de remorques en provenance de Turquie. L'aménagement de la nouvelle plateforme ferroviaire,  financé dans le cadre du Plan de relance et livrable cette année – doivent permettre de poser la moitié des 80.000 remorques annuelles sur les trains d'ici 2025, contre 10.000 jusqu'à présent.

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