Guadeloupe : le nombre de croisières retrouve son niveau d'avant Covid-19

Pointe-a-Pitre - Guadeloupe - croisière

"C'est un mal nécessaire que d'accueillir ces navires", soupire Harry Durimel, maire connu pour son engagement écologiste. "Ils apportent de l'animation dans la ville, du monde et de l'activité économique au niveau du tourisme et quelque part, ça participe à un regain d'engouement pour la ville."

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Le marché de la croisière continue d'être florissant en Guadeloupe, avec un nombre d'escales atteignant les niveaux d'avant Covid-19, malgré son impact négatif sur l'environnement.
"Pour cette saison 2023-2024, nous avons 243 escales prévues, soit le niveau d'avant Covid-19", se félicite Laurence Corenthin, responsable croisière au Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe (CTIG).

Une vraie embellie pour le secteur, deux ans après la pandémie qui avait éloigné les circuits des paquebots des îles françaises en raison de la situation sanitaire et des crises sociales répétées, privant ainsi le territoire d'au moins 70 millions d'euros de chiffre d'affaires.

"La tendance à la relance du marché se confirme pour les années à venir", abonde Olivier Pierrot, responsable de la promotion commerciale et de la prospective économique à Port Caraïbes, le grand port de Guadeloupe. "Nos quais peuvent recevoir jusqu'à trois navires simultanément à Pointe-à-Pitre", rappelle-t-il.

"C'est un mal nécessaire que d'accueillir ces navires", soupire Harry Durimel, maire connu pour son engagement écologiste. "Ils apportent de l'animation dans la ville, du monde et de l'activité économique au niveau du tourisme et quelque part, ça participe à un regain d'engouement pour la ville."

L'économie au détriment de l'écologie ?

Pour autant, il se dit conscient des effets écologiques de ces navires qui brûlent du fioul lourd à quai. Et l'ensemble du transport maritime représente 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), selon les chiffres de l'Organisation maritime internationale (OMI).

S'y ajoutent les pollutions sonores sous-marines, les risques de collision avec les cétacés, ainsi qu'un volume important de personnes déversées, notamment dans les plus petites localités.

Jeanny Marc, la maire de Deshaies (Nord Basse-Terre), reste vigilante : "On accepte au mouillage les navires qui font moins de 500 passagers, mais la croisière, c'est un atout : ces touristes qui viennent du monde entier reviennent chez nous", affirme-t-elle.

"Distorsion de concurrence"

Une directive européenne pourrait toutefois venir contrarier l'activité de croisière : l'Emission Trading System, une taxe carbone qui compense les émissions des navires entrants dans les ports européens, en vigueur depuis 2024.

Ceux-ci devront ainsi payer pour 40 % de leurs émissions déclarées, un taux qui augmentera pour couvrir 100 % des émissions déclarées à partir de 2027. "Une vraie distorsion de concurrence en zone Caraïbes où seuls les ports Français des départements sont concernés", indique Olivier Pierrot, qui assure qu'un travail de négociation a déjà commencé avec les ministères.

Cette taxe ne devrait pourtant pas effrayer les acteurs de la croisière, qui disent réduire et viser le zéro émission carbone à des échéances courtes.

 

La rédaction (avec Amandine Ascensio de l'AFP)

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