SNCF : chiffre d’affaires record au premier semestre

L’opérateur ferroviaire public a spectaculairement rebondi au premier semestre 2022 en affichant un bénéfice net de 928 millions d'euros, avec un chiffre d'affaires record bénéficiant du rebond du trafic ferroviaire et du dynamisme de la logistique.
La SNCF avait perdu 780 millions d'euros au premier semestre 2021 et 2,4 milliards un an plus tôt, en raison de la pandémie de Covid-19. Le chiffre d'affaires a progressé de 27 % sur les six premiers mois de 2022, à 20,3 milliards d'euros. Il est de 14 % supérieur à son niveau du premier semestre 2019, avant la crise sanitaire.

Mais les performances des différentes composantes du groupe sont assez contrastées : le logisticien Geodis a poursuivi son essor avec un chiffre d'affaires en hausse de 34 % sur un an, à 6,7 milliards d'euros. La progression est de 67 % par rapport à 2019.
L'autre "poumon" du groupe, SNCF Voyageurs (la compagnie ferroviaire proprement dite) a bien rebondi malgré un début d'année affecté par le variant Omicron, avec un chiffre d'affaires en hausse de 36 % sur un an. Mais à 8,4 milliards d'euros, celui-ci reste en retrait de 4 % par rapport à son niveau du premier semestre 2019.

Dans le TGV, la clientèle loisirs est revenue, mais pas tous les voyageurs d'affaires. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du groupe public a plus que doublé à 3 milliards d'euros. Le directeur financier, Laurent Trevisani, salue "des résultats encourageants", remarquant que le contexte économique était "un peu chahuté" et incertain.

"Nous améliorons notre profitabilité", a-t-il souligné, mettant en avant "la pertinence de la stratégie de diversification du portefeuille" entre activités ferroviaires de voyageurs, logistique (avec Geodis et le fret ferroviaire, qui va mieux) et transports publics (Keolis).
"Il faut rester prudents pour la fin d'année, et pour l'exercice 2023", la conjoncture devant rester "assez difficile", a-t-il observé.

1,1 milliard d'euros de cash

Ces résultats du premier semestre permettent néanmoins à la SNCF de confirmer son objectif, fixé par la réforme ferroviaire de 2018, d'un flux de trésorerie disponible à l'équilibre pour l'ensemble du groupe en 2022. Elle a même dégagé 1,1 milliard d'euros de cash sur les six premiers mois de l'année, aidée par un vigoureux plan d'économies.

La célèbre dette du groupe a été réduite d'un tiers en un an, à 24 milliards d'euros au 30 juin : comme convenu au 1er janvier, l'État en a repris 10 milliards (sur 35 milliards de reprise de dette depuis 2020), et l'entreprise a participé à cet effort à hauteur de 2 milliards, en grande partie grâce à l'amélioration de sa trésorerie. Elle n'a plus dû emprunter pour financer son fonctionnement.
Et la direction reste relativement sereine face à la hausse des taux, la dette ayant été contractée "à plus de 90 % à taux fixe et avec des maturités longues", selon Laurent Trevisani.

Pour les mois à venir, la SNCF juge toujours possible un rebond de la pandémie de Covid-19, une frilosité des voyageurs ou un ralentissement des flux logistiques pour cause de refroidissement économique, ou même une nouvelle grève sur les retraites.
La direction s'inquiète aussi des conséquences de l'inflation pour ses achats, et surveille l'évolution des prix de l'énergie l'an prochain, sans parler des salaires. Laurent Trevisani s'attend à "une forte hausse des coûts d'exploitation" et des investissements.

Mais aucune décision n'a encore été prise concernant une éventuelle augmentation des prix des billets l'an prochain, a-t-il assuré.
Par ailleurs, la SNCF a inscrit une nouvelle raison d'être dans ses statuts : "Agir pour une société en mouvement, solidaire, et durable."

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