Spécial Maghreb : la Route de la Soie passe par l’Algérie

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Partenaire historique, la Chine occupe désormais une place significative. Sans dire son nom, la route de la soie est un élément clé de la future route transsaharienne offrant à l’Algérie la possibilité de jouer un rôle déterminant en Afrique et en Europe.

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Cet été nous vous proposons quelques extraits du numéro spécial Maghreb de l'Antenne. Aujourd'hui nous nous intéressons à l'Algérie : par chemin de fer jusqu’au Sahara, par route jusqu’au Nigeria, par la mer en contournant le Maroc et en reliant la Mauritanie, l’Algérie entend développer ses infrastructures. Avec l’appui intéressant et intéressé de la Chine. :

Les Routes de la Soie vont conquérir l’Algérie. 36 milliards de dollars (Mds$) seront investis par la Chine, notamment dans les infrastructures de transport. C’est l’annonce faite par Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne, lors de sa rencontre avec Xi Jinping, président de la République populaire de Chine, fin 2023.

L’engouement chinois pour le pays s’explique déjà par son poids économique : c’est la quatrième économie du continent africain, avec un PIB de 224 Mds$ en 2023.

Partenaire historique, la Chine occupe désormais une place significative. Sans dire son nom, la Route de la Soie est un élément clé de la future route transsaharienne offrant à l’Algérie la possibilité de jouer un rôle déterminant en Afrique et en Europe.

>>> Lire aussi : Route de la soie : une nouvelle autoroute pour le transit Asie-Europe inaugurée

Routes et voies ferrées, les investissements en cours sont colossaux. La Chine finance d’abord la construction d’un réseau ferroviaire de 6.000 km qui traverse le pays pour consolider le transport de marchandises et de passagers avec la ligne Alger-Tamanrasset. China Railway Construction Corporation construit en partenariat avec l’entreprise locale Cosider une ligne de 575 km entre Gara Djebilet (près de Tindouf) et Béchar. Ce projet évalué à 3 Mds$, stratégique pour le transport de minerai de fer, vise à développer la sidérurgie dans le pays.

En parallèle, l’Algérie achève la construction des 1.200 km d’autoroutes qui relient le pays d’est en ouest. L’ambition est non seulement de désenclaver le pays, mais aussi de jouer un rôle d’interface entre l’Europe et l’Afrique avec des nouveaux corridors de transit pour les marchandises.

Création d’un corridor vers le sud

« L’Algérie a pour ambition d’asseoir sa présence en Afrique et nous espérons que les sociétés françaises participeront à cette dynamique. Marseille peut devenir le hub nord-sud et est-ouest à condition de renforcer la coopération. La logistique est un élément essentiel de notre commerce extérieur », déclare Rabah Fassih, directeur de la promotion et du soutien aux échanges économiques.

Une main tendue que saisit aussitôt Romain Keraval, directeur de Business France en Algérie : « Les principales régions françaises qui commercent avec l’Algérie sont Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France. Cet axe nord-sud fait de Marseille une plateforme de transit des marchandises. »

Ces projets font partie d’un ensemble plus vaste : la route transsaharienne qui relie Alger à Lagos sur 9.400 km. Connectant le Maghreb au golfe de Guinée en passant par le Sahel, la route transsaharienne reliera six pays (Algérie, Tunisie, Mali, Niger, Tchad, Nigeria).

En Algérie, 2.400 km de la transsaharienne sont déjà achevés. « Elle ambitionne de devenir un acteur logistique de premier rang à travers le corridor transsaharien. Le pays va devenir un trait d’union avec l’Europe », souligne Abdelkrim Rezal, conseiller auprès du ministre algérien des Transports sur les questions maritimes.

L’Algérie cherche également à développer des liens économiques avec la Mauritanie et à se connecter aux grands ports d’Afrique de l’Ouest. « Nous avons lancé une ligne entre Nouakchott et Dakar, mais nous n’avons pas de régularité. La marchandise circule par voie terrestre. Logitrans livre la Mauritanie. 800 km de route sont en cours de réalisation entre Tindouf et Zouérat. Une fois le tronçon achevé, les délais seront raccourcis pour nous permettre de gagner en compétitivité », annonce Rabah Fassih.

Et le directeur de la promotion et du soutien aux échanges économiques d’annoncer que la création du corridor vers le sud s’appuiera sur la construction de deux grandes zones franches dans les régions de Jijel et d’Ouargla. L’Algérie se met en position de conquête d’un marché unique de plus d'1,3 milliard de personnes avec un produit intérieur brut combiné de plus de 3.000 Mds$ qui verra le jour avec la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

>>> A lire aussi : l'intégralité des articles de l'Antenne n° 169 spécial Maghreb

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