L'accord économique entre le Cameroun et l'Union européenne entré en vigueur le 4 août repose la question des partenariats de libre-échange entre Bruxelles et les pays en développement dans une région, l'Afrique centrale, victime d'un fort ralentissement économique.
Un libre accès au marché européen pour les ananas ou le cacao du Cameroun, contre le démantèlement progressif des barrières tarifaires imposées aux importations de l'Union européenne : tel est le principe de l'accord de partenariat économique (APE) entré en vigueur deux ans après sa conclusion. Le démantèlement des barrières douanières camerounaises doit s'étaler sur quinze ans, avec des pertes de recettes fiscales dans un pays où la dette publique est en augmentation. Ces pertes atteindront "près de 115 milliards de francs CFA (175 millions d'euros) au bout de huit ans", selon un responsable des douanes.
L'APE UE-Cameroun s'inscrit dans la série d'accords de libre-échange que Bruxelles a signés avec la zone Afrique-Caraïbe-Pacifique (ACP), dont un récent avec 16 pays d'Afrique de l'Ouest en 2014. "L'APE aidera l'Afrique de l'Ouest à mieux s'intégrer dans le commerce mondial et va faciliter la croissance économique et les investissements dans la région", se félicitait alors la Commission européenne.
Des ONG, des économistes et des élus ne l'entendent pas de cet oreille, qui dénoncent un "libre-échange à sens unique", voire le "baiser de la mort" pour des économies africaines fragiles, selon l'expression de l'économiste Jacques Berthelot. "La mise en œuvre de ces APE va considérablement affaiblir la compétitivité des petites exploitations agricoles et des petites industries locales, incapables de rivaliser avec des produits européens standardisés, qui plus est bénéficiant de généreuses subventions publiques pour les produits agricoles", écrivaient Eva Joly et d'autres euro-députés écologistes dans le journal "Libération" en décembre 2014.
L'accord Cameroun-UE compromet en outre l'intégration régionale au sein de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac, qui regroupe le Cameroun, le Congo, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée-Equatoriale et le Tchad).
Car le Cameroun, 22 millions d'habitants et un tiers du PIB de la zone, fait cavalier seul avec Bruxelles alors que les cinq autre États veulent encore négocier un accord "complet, juste et équilibré". La décision unilatérale de Yaoundé "remet en cause l'union douanière au sein de la Cemac", dénoncent à l'unisson ses opposants à Yaoundé et le Gabon, dont le chef de l’État Ali Bongo est mandaté par ses pairs pour négocier avec Bruxelles.
Un libre accès au marché européen pour les ananas ou le cacao du Cameroun, contre le démantèlement progressif des barrières tarifaires imposées aux importations de l'Union européenne : tel est le principe de l'accord de partenariat économique (APE) entré en vigueur deux ans après sa conclusion. Le démantèlement des barrières douanières camerounaises doit s'étaler sur quinze ans, avec des pertes de recettes fiscales dans un pays où la dette publique est en augmentation. Ces pertes atteindront "près de 115 milliards de francs CFA (175 millions d'euros) au bout de huit ans", selon un responsable des douanes.
L'APE UE-Cameroun s'inscrit dans la série d'accords de libre-échange que Bruxelles a signés avec la zone Afrique-Caraïbe-Pacifique (ACP), dont un récent avec 16 pays d'Afrique de l'Ouest en 2014. "L'APE aidera l'Afrique de l'Ouest à mieux s'intégrer dans le commerce mondial et va faciliter la croissance économique et les investissements dans la région", se félicitait alors la Commission européenne.
Des ONG, des économistes et des élus ne l'entendent pas de cet oreille, qui dénoncent un "libre-échange à sens unique", voire le "baiser de la mort" pour des économies africaines fragiles, selon l'expression de l'économiste Jacques Berthelot. "La mise en œuvre de ces APE va considérablement affaiblir la compétitivité des petites exploitations agricoles et des petites industries locales, incapables de rivaliser avec des produits européens standardisés, qui plus est bénéficiant de généreuses subventions publiques pour les produits agricoles", écrivaient Eva Joly et d'autres euro-députés écologistes dans le journal "Libération" en décembre 2014.
L'accord Cameroun-UE compromet en outre l'intégration régionale au sein de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac, qui regroupe le Cameroun, le Congo, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée-Equatoriale et le Tchad).
Car le Cameroun, 22 millions d'habitants et un tiers du PIB de la zone, fait cavalier seul avec Bruxelles alors que les cinq autre États veulent encore négocier un accord "complet, juste et équilibré". La décision unilatérale de Yaoundé "remet en cause l'union douanière au sein de la Cemac", dénoncent à l'unisson ses opposants à Yaoundé et le Gabon, dont le chef de l’État Ali Bongo est mandaté par ses pairs pour négocier avec Bruxelles.