Le 10e transporteur mondial de la ligne régulière publie ses premiers résultats financiers en tant que société cotée à la bourse de New York. À l’instar de ses concurrentes, la compagnie israélienne a réalisé un très bel exercice comptable mais dans le détail, elle performe par rapport à son marché.
Ce n’était pas gagné. Après des débuts poussifs lors de son introduction en bourse de New York le 28 janvier, l’entreprise a finalement atteint ses objectifs. La compagnie, dont c’était la quatrième tentative en bourse, avait initialement prévu de vendre 17,5 millions d'actions à un prix unitaire de 16 à 19 $. Finalement, elle a dû revoir ses plans pour mettre sur la place publique 14,5 millions d'actions à 15 $ l’action.
À peine introduit en bourse, le titre de ZIM a immédiatement plongé, enregistrant son plus bas à 11,34 $. Mais ensuite, l’action n’a cessé de grimper (26,44 $ ces dernières heures), sa capitalisation boursière atteignant plus de 3 Md$. Lorsque l’israélienne est entrée en bourse à New York en janvier, elle avait fait valoir une perspective de bénéfice de 500 à 525 M$
Elle vient de publier ses résultats financiers et son bénéfice net s'est élevé à 524,2 M$ (contre une perte de 13 M$ en 2019), soit 5,18 $ par action. Le quatrième trimestre a été déterminant – comme pour l’ensemble des transporteurs, témoignant des mouvements de roulis extrêmes du marché en 2020 – puisque son profit s'est élevé à 366,4 M$, rien qu’entre octobre et décembre. Tous les paramètres du 4e trimestre affichent des hausses vertigineuses : + 168 % pour son bénéfice avant taxes et impôts (Ebitda), à 1,04 Md$ ; + 372 % pour son résultat d'exploitation (Ebit), à 772 M$ (+ 883 % sur le seul quatrième trimestre).
Son chiffre d’affaires ressort à 3,99 Md$ en 2020, contre 3,3 Md$ en 2019, reflétant les augmentations des taux de fret (1 229 $/ EVP en moyenne, + 22 %), en dépit d’un volume transporté en très légère croissance (+ 1 %), à 2,84 MEVP en 2020.
Mieux que le marché
« Au cours d'une année de pandémie mondiale, nous avons généré le bénéfice net le plus élevé des 75 ans d'histoire de la société, récompensant notre stratégie différenciée. Nous avons également terminé l'année en beauté, en réalisant un Ebit et un Ebitda dans la fourchette haute de nos prévisions et en réalisant les meilleures marges du secteur. Nous sommes déterminés à atteindre notre objectif, qui est de figurer constamment parmi les trois premiers transporteurs en termes de marge brut d’exploitation », commente Éli Glickman, le PDG de ZIM, revigoré par la performance.
Avec une marge d'Ebitda ajustée de 25,9 % pour l'ensemble de l'année, la plus petite compagnie du classement des 10 premières entreprises mondiales de la ligne conteneurisée fait mieux que Maersk, CMA CGM et Hapag-Lloyd, qui ont respectivement affiché 22,4 %, 21,1 % et 22,7 %. Elle surclasse également le marché. Ses volumes ont augmenté de 1 % alors que marché mondial a baissé de 1,1 %, selon les données mondiales de CTS (Container trade statistics). Le taux de fret moyen a augmenté de 22 % quand l'indice mondial CTS affiche + 11 % et le CCFI + 18 %.
Apport de cash
L’entreprise a amélioré l’état de sa trésorerie avec des liquidités passant de 183 M$ à 570 M$ en un an. Les dépenses d'investissement ont totalisé 42,6 M$. La dette nette a diminué de 136 M$, désormais à 1,24 Md$. Le ratio d'endettement (dette nette sur Ebitda) est désormais de 1,2x, contre 3,6x au 31 décembre 2019.
« Aujourd'hui, ZIM est une société revitalisée avec de nouvelles forces et des perspectives prometteuses pour opérer dans les nouvelles réalités du transport maritime. En 2021, nous prévoyons une croissance significative de l'Ebitda ajusté et de l'EBIT ajusté et en maintenant les marges les plus élevées du secteur. Nous avons également l'intention d'exploiter davantage notre ADN de "Startup Nation" basé sur l'innovation et les collaborations technologiques qui nous fournissent des flux de revenus supplémentaires au-delà de notre activité traditionnelle », assure le PDG.
La société prévoit de générer en 2021 un Ebitda ajusté entre 1,4 et 1,6 Md$ s et un EBIT ajusté entre 850 M$ et 1,05 Md$. Elle vient de monter au capital de la société WaveBL, spécialiste du connaissement électronique. ZIM a en outre annoncé récemment un accord d'affrètement à long terme avec Seaspan pour dix porte-conteneurs bicarburant avec GNL de 15 000 EVP. Sa première contribution à l’effort collectif en faveur du climat.
Adeline Descamps
