Supply chain : ils veulent tout changer après le Covid

 

Et vous, après le Covid ? Les professionnels du shipping veulent repenser leur stratégie d’expédition et d’approvisionnement à l’issue de leur expérience pandémique « qui les a menés en eaux troubles ». Ils sont 42,2 % à le confesser et un peu plus à préciser qu’ils investiront dans la technologie pour mieux rebondir.​

On n’échappera pas au grand changement épochal. Il y aura bien un avant et un après. Des penseurs se relaient chaque jour pour convaincre tout un chacun assigné à résidence que rien ne sera décidément plus comme avant. Une enquête, menée par Shipping and Freight Resource, en partenariat avec Ocean Insights, s’est employée à sonder 300 professionnels du transport maritime et du fret dans le monde afin d’y voir plus clair sur l’évolution future des chaînes d’approvisionnement mondiales. L’enquête a été réalisée auprès de transporteurs, de prestataires logistiques, de transitaires, de consultants, de chargeurs et d’autres professionnels du secteur du transport maritime, à divers niveaux de management (PDG, direction sectorielle, top management, management intermédiaire et opérations). Les professionnels du shipping modifieront leurs stratégies supply chain. Ils sont 42,2 % à le confesser et un peu plus (67,6 % des personnes interrogées) à préciser qu’ils investiront dans la technologie.

« 59,2 % des répondants nous ont indiqué que leurs opérations ont été considérablement affectées et les fondamentaux de leurs activités complètement ébranlés, même ceux qui étaient stables », partage Josh Brazil, Chief Operations Officer de Ocean Insights. 25 % se disent cependant « modérément touchés » et 14 % « quelque peu touchés ».

Impactés à des degrés divers

71 % d’entre eux ont « expérimenté » une baisse de volume, 61 % ont été concernés par des retards de transit, 49 % par des retards du port jusqu’au client et 40 % par un manque de capacités offertes. Les opérations ont pâti en outre de difficultés de leurs prestataires : « retards de paiement ou non-paiement des clients, lignes de crédit annulées » et ont accusé des « coûts accrus ». Visiblement, la communication avec leurs partenaires de la chaîne d’expédition et d’approvisionnement a relativement fonctionné. Une petite majorité (51 %) a pu communiquer en temps réel et en continu.

92 % des personnes interrogées ont subi des perturbations mais ont réussi à s’y adapter à divers niveaux. 37 % font part d’un arrêt partiel de la chaîne d’approvisionnement avec des retards importants dans le transport de marchandises. 36 % mentionnent des perturbations dans le transport de quelques jours. 14 % ont déclaré que la chaîne d’approvisionnement était capable de s’adapter sans problème. Un arrêt complet de leur supply chain a été observé pour 8 % d’entre eux.

Difficile d’être préparés à un tel événement ?

Sur le niveau de préparation à encaisser un tel coup, 54 % des sondés estiment être « quelque peu préparés » alors que 35 % ont reconnu ne pas l’être du tout. Infime pourcentage mais 7 % des personnes ont toutefois répondu que leur entreprise l’était « complètement ». Quant au niveau d’anticipation de leur partenaires, les estimations sont quasiment similaires.

Sur leur rebond, à 42 %, les sondés ont l’intention de changer leur supply chain contre 29 % qui n’en ressentent pas le besoin. Dans ce contexte, les personnes interrogées ont déclaré qu’elles investiraient prioritairement dans la technologie (67 %), les ressources humaines (33 %), les actifs (26 %) ou encore les acquisitions (13 %). « Un grand nombre de personnes interrogées ont fait écho, dans leurs nombreux commentaires, du besoin de solutions technologiques pour améliorer la transparence et la flexibilité de l’offre afin de permettre des changements en temps réel, ou pour inclure davantage de procédures à distance et de flux de travail numérisés, ou encore pour permettre un télétravail ». 

Se remettre du choc ?

Seuls 2 % d’entre eux s’attendent à ne pas à se rétablir. Les autres ne partagent pas la même échelle de temps. 44 % s’attendent à une reprise lente. 37 % estiment que le rythme sera plutôt modéré. Il sont près d’un quart à anticiper un démarrage sur les chapeaux de roue.

À chaque crise ses référents historiques, mais toujours en mentionnant que « cela pourrait être différent aujourd’hui ». En 2009, comme en 1929, période de l’Histoire actuellement très convoquée, la même question se posait quant à la forme que prendrait la relance économique. Certes pas dans les mêmes termes selon les époques. Aujourd’hui, elle se concentre sur les lettres V et U… Le V suggère une descente brutale suivie d’une reprise accélérée. Le U signifie que le creux de la vague s’éternise (si les mesures de confinement n’étaient pas levées suffisamment vite par exemple). Des chroniqueurs économiques évoquent aussi un scénario en W. « Après une embellie, le virus effectue son retour au troisième trimestre, ce qui signifie de nouvelles mesures de confinement et des fermetures d’entreprises ».

Adeline Descamps

 

 

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