Parallèlement, la compagnie a annoncé en quelques heures une vaste réorganisation de ses divisions, assortie d’un remaniement de ses cadres dirigeants, et a précisé le cadre de l’intégration de ses activités de vrac sec, qu’elle avait présentée mi-décembre à l’issue de son conseil d’administration.
C’est à cette occasion qu’elle avait annoncé le départ, à compter du 1er avril 2021 (nouvelle année fiscale au Japon), de son PDG depuis 2015 Junichiro Ikeda, auquel succède le sexagénaire Takeshi Hashimoto, dans l’entreprise depuis 1982 et vice-président du groupe depuis 2019.
« L'environnement commercial du secteur du transport maritime a considérablement changé. Dans ces circonstances, nous avons jugé qu'il était opportun de renouveler la gouvernance pour accélérer la transformation et poursuivre la croissance de l'entreprise », indiquait alors le communiqué.
Naissance de MOL Drybulk
La compagnie – qui a apporté ses activités conteneurisées la coentreprise ONE aux côtés de K-Line et de NYK – a donc précisé les choses quant à la réorganisation de ses activités de vrac sec. Le groupe japonais a décidé de fédérer ses vraquiers, ses transporteurs de copeaux de bois et ses navires polyvalents d'une taille comprise entre 10 000 et 100 000 tpl dans une nouvelle entité baptisé MOL Drybulk. Elle se substituera à son actuelle filiale Mitsui O.S.K. Kinkai (MOK) à compter du 1er avril 2021
MOL avait entrepris il y a quelques années les démarches pour réduire son exposition au marché du vrac sec, notamment en optimisant sa structure de coûts. « La prochaine étape consistera à améliorer encore la compétitivité de ce segment » grâce à des synergies de moyens et économies d’échelle de façon à « augmenter la valeur et la qualité du service fourni à nos clients », indique l’armement, qui se défend d’une intention de dilution ou d’abandon progressif : « le vrac sec reste une activité essentielle de MOL et la création de cette société traduit sa volonté de créer une organisation capable de s'adapter aux changements de l'environnement commercial »
La nouvelle filiale comptera une flotte de 200 navires de de 10 000 à 100 000 tpl.
Remembrement de six divisions
Outre la création de MOL Drybulk, le groupe japonais a mis d’équerre ses entités, réflètant à cet égard un virage vert. Il créé une division pour superviser sa stratégie en matière environnementale et de développement durable. Il transforme son unité « Transport énergie » en une nouvelle unité baptisée « Énergie et offshore » dans laquelle il compte renforcer ses investissements. Il rebaptise une ancienne entité en « Power Solution & Carbon Project » qui servira de cadre à ses solutions de décarbonation, en plus des services actuels de transport de carburant. Enfin, il donne naissance à la division « Énergie éolienne » pour développer les activités offshore.
L’ensemble de ces ajustements a requis une trentaine de promotions internes et bousculé l’organigramme de la hiérarchie.
Adeline Descamps