« MSC a l'intention de conclure un accord de règlement avec Amplify Energy ainsi qu'avec le Marine Exchange et les propriétaires, exploitants et affréteurs d'un autre navire, dans le cadre du déversement de pétrole à la suite de la fuite du pipeline dans le Comté d’Orange en 2021. Cet accord ne constitue pas une reconnaissance de responsabilité », se défend le transporteur maritime dans un communiqué envoyé dans la soirée du 2 mars.
MSC fait partie des compagnies (telles que Cosco) qui vont verser à Amplify, l'exploitant du pipeline, 95,6 M$ alors que l’affaire devait être jugée en avril 2023. En contreparite, l'opérateur de pipelines Amplify Energy déclare qu'il renonce à toutes ses actions en justice. La compagnie maritime ajoute qu’elle persévéra à prouver que le MSC Danit a manœuvré en toute sécurité et remet en cause les défaillances de l’exploitant de l’oléoduc. « Bien qu'il ait pris conscience de l'augmentation du trafic maritime et des risques associés en 2020, il n'a pas pris de mesures suffisantes pour entretenir et inspecter correctement le pipeline », avance le transporteur.
Rejet de toute responsabilité
Pour MSC, la responsabilité de la « marée noire » incombe à Amplify, « qui a plaidé coupable de négligence criminelle pour son rôle et les dommages consécutifs ». Le gestionnaire du pipeline a en effet versé 50 M$ pour indemniser les pêcheurs, les résidents et les entreprises locales du comté de l'État de Californie, endommagés par le déversement de pétrole.
La société a également répondu à des accusations environnementales de l'État et payé 4,9 M$ d'amendes et de pénalités, ainsi que près de 13 M$ dans le cadre d'un plaidoyer de culpabilité. Elle a par ailleurs accepté d'améliorer l’inspection des pipelines et d'améliorer ses procédures après des allégations selon lesquelles la société a tardé à assumer la responsabilité de la fuite de pétrole et à fermer le pipeline endommagé.
Importante déchirure
Amplify Energy poursuit les propriétaires et exploitants des porte-conteneurs MSC Danit et MSC Beijing, alléguant que l’ancre d’un de ces navires a percé l'oléoduc. Au total, 24 km de littoral entre Huntington Beach et Laguna Beach, célèbres plages du sud de Los Angeles fréquentées par les surfeurs mais aussi les dauphins, ont été impactés.
Des inspections sous-marines ont révélé qu’un important segment de l’oléoduc avait été déplacé et déchiré une trentaine de centimètres, un tuyau d’acier de 40 cm de diamètre et d’une épaisseur de 2,5 cm de béton.
Les ports de Los Angeles et de Long Beach étaient alors confrontés à d’importants délais de traitement des navires en raison de la crise sanitaire du Covid-19, ces derniers contraints de patienter, parfois des jours, au large à des points d’ancrage dûment spécifiés avant de pouvoir accoster.
Le gestionnaire du pipeline estime en outre que le Marine Exchange, qui supervise les mouvement des porte-conteneurs à l'entrée et à la sortie des ports, n’a pas assuré le fil communication en temps et en heure. Le pipeline avait déjà été endommagé, quelque neuf mois avant le déversement d'hydrocarbures du tragique jour d'octobre.
A.D.