Marée noire du Princess Empress : de lourdes indemnisations en vue

Un remorqueur utilisant un barrage antipollution sur le site de la marée noire d'Oriental Mindoro.  

Crédit photo ©Malayan Towage & Salvage
Les Philippines sont signataires de la Convention de 1992 sur la responsabilité civile. Mais les demandes d'indemnisation liées au naufrage du pétrolier Princess Empress, dont quatre des huit cuves de sa cargaison se sont déjà vidées, risquent de dépasser la limite de responsabilité de l'assureur en vertu de la Convention.

Les Fonds internationaux d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (Fipol) et le Shipowners' P&I Club, l'assureur en responsabilité civile du transporteur de produits pétroliers du Princess Empress, à l'origine d'une importante marée noire en mars, ont annoncé l’ouverture des formalités pour les  demandes d'indemnisation à Oriental Mindoro. À ce jour, le nombre de personnes touchées par la marée noire est estimé à 175 000 mais il s'agit d'un bilan provisoire.

Du pétrole repéré jusqu'à près de 350 km

Le pétrolier, qui transportait 800 000 litres de mazout, a subi une avarie de moteur et fait naufrage le 28 février dans une mer agitée au large de l'île centrale de Mindoro, au sud de la ville principale de Manille. Il a coulé à 400 m de profondeur après avoir déversé une partie de sa cargaison en mer et provoqué une importante marée noire. Du pétrole a été repéré jusqu'à près de 350 km au sud-ouest du lieu de l'accident, au large de l'île occidentale de Casian. La nappe a également atteint le détroit de Verde, entre les îles de Mindoro et Luzon, une région reconnue pour sa biodiversité marine.

Quatre des huit réservoirs déjà vidés

Son épave n'a pu être localisée que trois semaines plus tard, le 21 mars, par un véhicule sous-marin téléopéré (ROV). L’état de la coque font craindre aux autorités du pays des dommages plus importants alors que sept des huit réservoirs de fuel ont été percés et quatre d'entre elles sont déjà vidées. Quelque 6 600 litres d'hydrocarbures et de mélanges contaminés ont été récupérés à ce stade dans les opérations de nettoyage menées par les garde-côtes philippins sur le site de Mindoro.

Des barrages antipollution ont été déployés pour tenter de protéger les eaux de la côte, dont dépendent plusieurs secteurs comme la pêche et le tourisme.

Les Philippines ont demandé l'aide de plusieurs pays tels que les États-Unis, le Japon et la France pour contrôler la catastrophe.

Le Floch Depollution mandatée

Les assureurs ont notamment engagé la société française de lutte contre la marée noire Le Floch Depollution (LFD).

Les Philippines sont signataires de la Convention de 1992 sur la responsabilité civile (CLC). Mais selon les Fipol, les demandes d'indemnisation liées au sinistre risquent de dépasser la limite de responsabilité de l'assureur en vertu de la Convention. Il est donc possible que le Fonds soit appelé à participer financièrement aux réparations.

Sans permis d'exploitation

Selon la base de données maritime Equasis, le Princess Empress, enregistré aux Philippines, a été construit en 2022. Or, les autorités du pays font état d’un navire très ancien, candidat à la démolition et refité à deux reprises, utilisé un temps comme transporteur de GPL.

Le navire, qui appartient à la société RDC Reield Marine Services, basée à Manille, ne disposait pas d'un permis d'exploitation, soutient la direction des affaires maritimes du pays.
A.D.

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