Souvent déroutantes, parfois décevantes et inversement, les bourses et les places des matières premières n’ont pas failli à leur réputation. Les manifestations de chinois exaspérés dans plusieurs grandes métropoles chinoises, dont Pékin, Shanghai, Chengdu, Chongqing, Nanjing, Wuhan et Xi'an, en réaction aux restrictions sanitaires à outrance depuis près de trois ans et les appels avec hostilité à la démission du président Xi Jinping doivent rappeler aux marchés la répression de la place Tiananmen en 1989. Les bourses de Hong Kong et de Shanghai ont réagi épidémiquement tandis que les prix des principales matières premières, dont le pétrole, ont été mis sous pression.
La bourse de Hong Kong, la septième plus grande place financière dans le monde (privilégiée par les investisseurs étrangers) a plongé de plus de 3 % le lundi 28 novembre à l'ouverture, au lendemain d’un week-end contestataire en Chine. L’indice boursier Hang Seng China Enterprise, réputé pour être le moins volatile des indices boursiers chinois, a plongé de 3,26 %, à 17.000,23 points à l'ouverture.
Á la bourse de Shanghai, parmi les principaux marchés financiers du pays, l’indice Shanghai Composite a perdu 1,5 % tandis que celui de la Bourse de Shenzhen, la deuxième de Chine, a perdu 1,54 %. Á elles deux, Hong Kong et Shanghai, qui listent plus de 1 200 sociétés, forment la deuxième plus grande place financière asiatique après Tokyo avec une capitalisation boursière de quelque 500 Md$, soit plus de 30 % du PIB du pays.
Par quoi les marchés ont-ils été rassurés
Un jour plus tard, les actions chinoises se sont redressées, les investisseurs manifestement rassurés par les déclarations des autorités sanitaires chinoises s’engageant à renforcer le programme de vaccination des personnes âgées, considéré comme un obstacle majeur à l'ouverture du pays après la pandémie. Á moins que cela soit par la forte présence policière qui a étouffé les protestations dans plusieurs villes critiques.
La levée des restrictions est très attendue dans certains segments du transport maritime, à commencer par le vrac sec, la Chine étant le premier importateur mondial de matières premières.
La Chine est en perte de vitesse et alors qu’elle comptait, il y a encore quelques mois, sur une croissance d’un peu plus de 5 % cette année – ce qui aurait déjà été une petite performance pour la seconde puissance économique mondiale –, elle devra se contenter d'à peine 3 %, la plus faible depuis des décennies.
Les bourses chinoises ont ouvert mercredi le 30 novembre en repli mais dans des termes plus mesurés. L'indice composite de la Bourse de Shanghai a perdu 0,27 % tandis que la place de Shenzhen était en baisse de 0,10 %.
A.D