Créée en 2014 par le navigateur Yves Parlier pour adapter des ailes de traction à tous types de navires, la société Beyond the Sea a d’abord équipé de petits bateaux de plaisance. En 2022, elle a mis à l’eau le catamaran de 18 m SeaKite, doté d’une aile de 50 m² développant la même puissance qu’un moteur de 300 kW.
Le 20 novembre, à l’occasion des Assises de la mer qui se tenaient à Bordeaux, l’entreprise basée à Arcachon a annoncé un nouveau partenariat avec la Marine nationale et la société de remorquage Les Abeilles International. L’ambition de cet engagement tripartite est de développer des kites (cerfs-volants) d’une taille bien supérieure. « Nous avons été mis en relation avec les Abeilles International car nous cherchions les meilleurs équipages, nous avions besoin des navires les plus flexibles, avec des personnes souhaitant tester des solutions très innovantes », explique Marc Thienpont, directeur général de Beyond the Sea.
Le Jason puis L’Abeille Méditerranée
C’est en premier lieu le cerf-volant de traction de 50 m², mis au point sur le SeaKite, qui va être installé sur le Jason, bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution (BSAD) basé à Toulon et affrété par la Marine nationale depuis 2009 auprès de la compagnie Les Abeilles. Après le Jason, qui recevra son aile de traction au cours du deuxième trimestre 2025, un kite sera aussi installé à bord de L’Abeille Méditerranée, remorqueur de haute-mer basé lui aussi basé à Toulon et également mis au service de l’action de l’État en mer.
Cette expérimentation, pour laquelle la société a été lauréate du Corimer en 2022 [le nouvel appel à manifestation d’intérêt du conseil d'orientation de la recherche et de l'innovation de la filière des industriels de la mer devrait être lancé prochainement, annonce le ministre de la mer Fabrice Loher], vise à passer progressivement d’ailes de traction de 50 m² à 100 m², puis 200 m² et enfin 400 m² dans quatre ans.
L'équipementier veut en effet adapter ses cerfs-volants à des navires de plus en plus grands et vise aussi le marché des navires de marine marchande. Une expérimentation doit d’ailleurs avoir lieu à bord du Forbin, gazier de 100 m de l’armateur Geogas. Beyond the Sea estime que l’hybridation de navires de marine marchande avec une aile de traction peut amener à des économies de carburant de l’ordre de 20 %.
Étienne Berrier
