Les actions des compagnies de conteneurs cèdent aux sirènes de la conjoncture

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Les actions des huit principaux transporteurs maritimes de conteneurs ont perdu en moyenne 45 % de leur valeur depuis le début de l'année. Signe notable : les compagnies, dont les titres avaient jusqu’à présent bien résisté, subissent à leur tour la sanction des marchés.

Le Shanghai Container Freight Index (SCFI), qui suit les taux de fret spot, est maintenant près de quatre fois inférieur à son pic de janvier 2022 tout en étant encore environ deux fois plus élevé qu'avant la pandémie. L'indice a plongé en moyenne de 9 % chaque semaine en septembre. En octobre, la baisse a été réduite à une moyenne hebdomadaire de 3 %. Les taux fret à long terme sont désormais à la baisse depuis plusieurs semaines sur certaines routes clés et leur repli s’est accéléré dernièrement. 

Les marchés réagissent inévitablement. Les titres des grandes compagnies cotées en bourse dévissent à leur tour, chutant certes de très haut. Mais le tournant est notable notamment parce que les transporteurs, dont le cours des actions s'était jusqu'alors maintenu grâce à une moindre exposition au commerce transpacifique et en raison de la part de leurs contrats négociés de façon pluriannuelle, lâchent du lest. Les titres de Maersk et de Cosco étaient en baisse de 37 et 45 % respectivement à la fin du mois d'octobre.

Spot et transpacifique, mauvais cocktail

Á l’inverse, les armateurs de porte-conteneurs, dont les contrats font la part belle au marché au comptant et au réseau à dominante transpacifique. Ainsi de HMM ou des trois taïwanaises Evergreen, Yang Ming et Wan Hai. Tous ont vu leurs actions baisser nettement plus tôt, dès la mi-2021, et ont chuté en moyenne de 49 %.

« Le plafonnement des taux de fret pourrait ouvrir des opportunités d'achat pour les investisseurs, étant donné l'énorme quantité de liquidités encore générées par les principaux transporteurs », nuance Alphaliner. 

Maersk, qui bénéficie actuellement de neuf recommandations d'achat et de six préconisations de conservation du titre, vient de présenter ses résultats financiers pour le troisième trimestre, affichant un résultat net de 24 Md$. Hapag-Lloyd, dont les résultats sont attendus cette semaine, a déjà fait état d'un flux de trésorerie disponible de 8,6 Md€ pour le premier semestre 2022. « Ces liquidités devraient créer de la valeur pour les actionnaires, soit sous la forme de nouveaux investissements générateurs de revenus, soit sous la forme de rachats d'actions ou de dividendes », ajoute l’analyste.

Jusqu'à présent, aucun transporteur n'a revu à la baisse ses estimations pour l'ensemble de l'année 2022, malgré le retrait des taux de fret et un troisième trimestre reflétant un net ralentissement, à l’instar de Cosco, qui a annoncé une baisse de 12 % de son bénéfice net au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent. L’armateur américain Matson, qui s'est fortement développé dans les services transpacifiques pendant la pandémie, a annoncé une chute de 33 % de son revenu d'exploitation par rapport au deuxième trimestre.

ONE a annoncé il y a quelques jours un chiffre d'affaires et un bénéfice net record pour le troisième trimestre de l'année (deuxième trimestre en comptabilité japonaise), mais a prévenu que ses bénéfices diminueraient fortement au cours des six prochains moi. Néanmoins, le bénéfice annuel est toujours en passe d'atteindre 15 Md$.

A.D. 

 

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