Le gouvernement britannique va dépenser 120 M€ auprès de compagnies... européennes

 

Pour anticiper sur les retards probables de livraison de marchandises essentielles en cas de Brexit sans accord, le ministère des Transports britannique annonce entre deux fêtes de fin d’année qu’il avait contracté pour 107 M£ auprès de Brittany Ferries, DFDS et Seaborne en vue de renforcer les capacités sur les liaisons transmanche.

L’information est tombée en ce dernier week-end de l'année. Le ministère des Transports britannique a annoncé qu’il avait contracté avec plusieurs compagnies pour un montant de 107 M£ (120 M€) de façon à s’assurer des capacités de fret supplémentaires sur le trafic transmanche et ainsi, à limiter une éventuelle congestion dans la perspective où les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni se solderaient par une fin de non-recevoir. Ces liaisons additionnelles représenteraient environ 10 % du trafic actuel transitant par le port de Douvres avant de desservir les principaux ports anglais, Poole, Porstmouth, Plymouth, Immingham ou Felixstowe.

Ces contrats ont été signés avec la française Brittany Ferries (46,6 M£ - 51,7 M€), la danoise DFDS (47,3 M£- 52,5 M€) et la britannique Seaborne Freight (13,8 M£- 15,3 M€). Pour rappel, DFDS exploite des liaisons transmanche au départ des ports de Dunkerque et Calais, notamment vers Douvres, tandis que Brittany Ferries assure des liaisons entre Portsmouth et Le Havre, Caen, Cherbourg et Saint-Malo, ainsi que Poole-Cherbourg et Plymouth-Roscoff.

« Pour nous, la priorité est de nous préparer à un Brexit sans accord en créant des capacités supplémentaires », a commenté Christophe Mathieu, directeur général de Brittany Ferries. En augmentant le nombre de rotations sur des routes comme Le Havre-Portsmouth, nous serons en mesure de répondre aux exigences Brexit du ministère des Transports ». Le directeur général, qui précise « travailler à minimiser l'impact sur ses clients », ne peut pas pour autant garantir que les horaires de certaines liaisons ne doivent pas être modifiés.

Quant à la britannique Seaborne, il s'agit d'une toute jeune compagnie, créée en 2017 par des anciens cadres des sociétés défuntes SeaFrance/TransEuropa Ferries/MyFerryLink. Elle a annoncé son intention d'amorcer avec une ligne entre Ramsgate (Nord-Est du comté de Kent) et la côte belge d’Ostende, ligne qu’opérait autrefois TransEuropa. Exclusivement réservée au fret, la liaison sera assurée au moyen de trois navires affrétés, dont l’ex-ferry de la SNCF Nord Pas-de-Calais (158 m de long, capacité de 90 pièces de fret), actuellement en attente à Cadix. Ces dernières années, il était exploité en tant que ro-pax (160 m de long, capacité de 215 passagers et 1275 ml, soit jusqu’à 150 véhicules), sous le nom Al Andalus Express entre le sud de l'Espagne (Motril) et le Maroc (Tanger Med).

Compte tenu de l'urgence

Le gouvernement n’a pas précisé si de nouvelles routes pourraient être ajoutées, ni ce qui adviendrait en cas de « deal » de dernière minute entre le Royaume-Uni et l'UE. Il précise par ailleurs que sans accord, les contrôles devenus nécessaires pourraient provoquer des retards dans la livraison de marchandises, même « essentielles ». Ces contrats n'ont pas suivi la procédure habituelle d'appel d'offres, ce que le ministère des transports justifie par l’urgence provoquée par des « évènements imprévisibles ». « Cette importante extension des capacités est un élément modeste mais important dans le cadre de l’anticipation d’un Brexit sans accord », a souligné un porte-parole du ministère des Transports.

Sur un plan politique, la décision a été qualifiée de « manœuvre » et de « folie douce » par les anti-Brexit, tel le parti Libéral-démocrate, qui stigmatise le fait que le gouvernement aurait le « pouvoir d'empêcher une sortie sans accord » mais « dépense des millions pour des contrats de dernière minute »...

L'accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE négocié entre Londres et Bruxelles reste conditionné à une ratification du Parlement britannique, mais l'absence de majorité renforce la probabilité du « no deal » le 29 mars 2019. La Chambre des Communes doit se prononcer par un vote la troisième semaine de janvier.

---A.D. avec R.J - ---

 

 

 

 

 

 

 

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