L'Allemagne inaugure son deuxième terminal d'importation de GNL

Quelques semaines après celui de Wilhemshaven, un second terminal d'importation de gaz naturel liquéfié a été inauguré en Allemagne, à Lubmin, sur la côte baltique, en présence du chancelier Olaf Scholz. Bien que ce second « coup » soit privé, avec TotalEnergies en partie prenante, Berlin prouve sa capacité à réagir alors que son marché énergétique est menacé de dislocation depuis la mise au ban internationale de la Russie.

Deutsche ReGas avait annoncé mi-décembre l'arrivée du FSRU Neptune dans le port baltique de Lubmin, au nord-est de l'Allemagne, actuel point de sortie des gazoducs Nord Stream 1 et 2. Les premiers mètres cubes injectés dans le réseau avaient été livrés depuis l’Égypte, où le méthanier a chargé.

TotalEnergies, avec lequel l’opérateur allemand a signé en juillet pour la fourniture de GNL, a annoncé le 13 janvier la mise en service de l’unité flottante de stockage et de regazéification, que le groupe français affrète auprès de Hoëgh LNG, la veille de son inauguration par le chancelier Olaf Scholz, accompagné de ses ministres de l'Économie, Robert Habeck, et des Finances, Christian Lindner. Lubmin est le seul projet à ce stade qui soit monté par des opérateurs privés, les cinq autres étant opérés pour le compte du gouvernement allemand.

Avec une capacité de regazéification de 5 milliards de mètres cubes par an dans une première phase, il permet de couvrir 5 % de la demande du pays, indique le communiqué du groupe français.

Selon les plans initiaux, un second méthanier flottant pourrait être mobilisé pour porter la capacité à 7 milliards de m³ à l’horizon de décembre 2023. Ensuite, le FSRU Neptune pourrait être déplacé vers un site offshore en 2024 et sa capacité serait alors augmenté de 2 milliards de m³ supplémentaires. Dans cette configuration, la capacité annuelle de Lubmin s'élèverait au total à 13,5 milliards de m³ à partir du quatrième trimestre 2024.

Pallier la faible profondeur

Pour pallier la faible profondeur du Greifswalder Bodden, un bras de mer au sud de la mer Baltique, un FSU (Floating Storage Unit) sera amarré en eaux plus profondres permettant aux méthaniers d'une capacité maximale de 170 000 m³ d’y accoster et de transférer le GNL. De là, trois transporteurs de GNL feront la navette pour acheminer le GNL vers le FSRU, lequel est relié au réseau européen Eugal/Nel, distant de 450 m, via des pipelines (les mêmes qui acheminaient le gaz russe vers le Nord Stream 1). 

Bien que privé, avec ce projet mené tambour battant, Berlin prouve à nouveau sa capacité à réagir très vite face aux aléas, en l’occurrence son marché énergétique menacé de dislocation. À la différence d'autres pays européens, l'Allemagne ne disposait d'aucun terminal sur son sol, étant engagée dans des contrats d’achat long terme de gaz avec Gazprom. Le pays, qui dépendait à 55 % du gaz russe transitant par les gazoducs, s’active depuis la mise au ban internationale de la Russie, pour s’affranchir du gaz russe et développé ses capacités d’importation de GNL.

Capacité de réaction

Le gouvernement a inauguré il y a, à peine quelques semaines, son premier terminal d’importation de GNL à Wilhelmshaven, sur le site de Voslapper Groden. Il aura fallu 194 jours pour que le terminal méthanier flottant d’une capacité de 7,5 milliards de m3 de GNL par an devienne effectif. Berlin s’est affranchi pour cela des règles habituellement en vigueur pour ce genre de projets, notamment les études d’impact environnemental. Le Hoëgh​ Esperanza, d'une capacité de 170 000 m3, que Uniper affrète à Hoëgh LNG, avait reçu au préalable les aménagements nécessaires sur le chantier breton de Damen à Brest.

Cinq FSRU pour le compte du gouvernement

Au total cinq FSRU seront donc en fonction pour le compte du gouvernement : il s'agit des deux unités affrétées par RWE à Hoëgh LNG, de celles d’Uniper à Dynagas  (deux également), et du FSRU Excelsior frété à la société énergétique allemande E.ON, associée à la belge Tree Energy Solutions (TES) et à la française Engie à Wilhelmshaven.

D’après les données de l’IEEFA (Institute for energy economics and financial analysis), le Vieux Continent a enregistré une hausse de 60 % de ses importations de GNL, à 155 milliards de m3.

La suspension des importations de gaz naturel en provenance de Russie a reconfiguré une partie des routes et des flux de gaz en 2022. L’UE a pallié les absences de son ancien premier fournisseur en augmentant ses approvisionnements auprès des États-Unis (+ 143 % par rapport à 2021), du Qatar (+ 23 %) mais sans exclure la Russie (+12 %). La France a été le principal importateur de GNL russe en Europe l’an dernier, selon le rapport de l’IEEFA. 

D'après les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la consommation totale de gaz de l'UE pourrait atteindre 360 milliards de m3 en 2022 (412 milliards de m3 en 2021).

Adeline Descamps

L'Allemagne envisage une capacité d'importation de GNL de 37 milliards de m3 par an d'équivalent gaz en 2024

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