La nouvelle DSP plonge La Méridionale dans la tourmente

 

Rien ne va plus à La Méridionale. Les trois navires de la flotte sont immobilisés ce 26 février dans les trois grands ports de la continuité territoriale maritime continent-Corse. Les syndicats s’inquiètent des conséquences de la nouvelle délégation de service public sur l’emploi. La filiale de STEF serait écartée de la desserte d’Ajaccio et Propriano dans le cadre de la DSP 2019/2020, qui a été divisée en cinq lignes.

Moteurs coupés. Les Piana, Girolata et Kallisté sont respectivement amarrés à Bastia, Ajaccio et Marseille. Pas de départ prévu. Les syndicats, inquiets des conséquences de la nouvelle DSP pour les salariés de la Méridionale, ont déposé un préavis de grève à compter du 25 février. Un préavis de 48 heures pour la CGT et de 24 h reconductibles pour le STC. Le syndicat nationaliste corse revendique entre autres le maintien de « la totalité des effectifs navigants et sédentaires », la tenue en urgence d’un « conseil d’administration de la Méridionale en présence de l’actionnaire STEF » avec une clarification de sa position quant à « la création d’une compagnie régionale corse ». Les organisations syndicales étaient  reçues cet après-midi par la direction de la compagnie maritime basée quai d’Arenc à Marseille.

Il y a quelques mois...

Pour comprendre cette crise interne, il suffit de remonter quelques mois en arrière. Après l’échec des négociations avec Corsica Linea (ex-SNCM) portant sur une éventuelle réponse conjointe à l’appel d’offres pour exploiter la délégation de service public de 15 mois (qui démarre en octobre 2019), la Méridionale n’avait pas d’autre choix que de faire cavalier seul. Afin de répondre aux cinq lots constituant la nouvelle DSP (Ajaccio, Bastia, Porto Vecchio, Ile Rousse, Propriano), la compagnie propriétaire de trois cargo-mixtes, a dû déposer des offres avec des options d’affrètement sur quatre navires. Plusieurs mois se sont écoulés entre le dépôt des dossiers et l’examen technique des offres. Entre temps, certains de ces navires ont trouvé preneurs et la compagnie a été contrainte d’en affréter d’autres.

C’est sur ce point précis de l’interchangeabilité et des navires, des contrats de charte partie différents, que La Méridionale a été recalée sur les ports d’Ajaccio et de Propriano. Une décision du président de la Collectivité territoriale de Corse, que La Méridionale entend contester devant le tribunal administratif de Bastia. Un référé contractuel pourrait être, selon nos sources, déposé dans les heures qui viennent. Une situation pour le moins ubuesque car, à supposer que la compagnie soit retenue sur Bastia et Porto-Vecchio, elle devra alors déployer un navire affrété (prévu dans l’offre initiale) sans pouvoir exploiter le Kallisté.

La Méridionale qui emploie 500 salariés dont 300 marins se retrouve en difficulté laissant le champ libre à sa nouvelle rivale Corsica Linea sur la DSP avec des craintes de monopole que soulèvent les milieux économique et politique. Corsica Ferries, candidat malheureux, a été écarté dès la première heure en décembre. Le dossier n’ayant même pas pu être examiné. L’offre jugée incomplète a été déclarée irrecevable. Corsica Ferries, débouté de sa requête en référé auprès du tribunal administratif de Bastia, a déposé un recours en cassation auprès du Conseil d’État.

N.B.C

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