La flotte de commerce française s’étoffe un peu au premier semestre 2019

 

Durant les six premiers mois de l’année, onze navires supplémentaires ont rejoint le pavillon national et quatre ont déserté. Cette croissance est une première en 2019, le bataillon tricolore ayant perdu 20 % de ses effectifs en une décennie.​

La direction des affaires maritimes du ministère de la Transition écologique a publié son rapport statistique sur la marine de commerce sous pavillon français. Arrêté au 1er juillet dernier, il y avait 415 navires d’une jauge brute supérieure à 100 (UMS), soit 177 navires de transport et 238 de services maritimes, inscrits aux différents registres français. Pour la seule flotte de transport, la flotte totalise une jauge brute de 5,9 millions (UMS) pour 6,9 Mt de port en lourd (tpl). Des chiffres en hausse respectivement de 3,2 % et 2,1 % par rapport à la situation au 1er janvier 2019. Au global, le solde est excédentaire – onze entrées et quatre sorties – soit une hausse de 4,1 % en unités. C'est une première depuis 2009, le nombre de navires de la flotte française ayant diminué de 20 % en 10 ans. La jauge brute cumulée, dans le même temps, n’a reculé que de 1,7 %.

Illustration du gigantisme en cours

Au 1er janvier, le pavillon français se classait au 29e rang mondial et 12e au niveau européen, mais au 22e et 9e si l’on prend en compte la flotte contrôlée*, c’est à dire les navires sous pavillon étranger, mais appartenant à un armateur français. Cinq pavillons (le Panama, les Îles Marshall, le Liberia, Hong-Kong et Singapour) totalisent à eux seuls 59,2 % du tonnage de la flotte mondiale.

La classe tricolore se distingue par un âge moyen de 10,5 ans au 1er juillet, contre une moyenne de 15 ans en Europe et 17,3 ans au niveau mondial. « Pondérés par classes d’âge, les navires de plus de 100 UMS de plus de 20 ans représentent 22 % de l'ensemble français en nombre et seulement 5,7 % en jauge brute, tandis que ceux de moins de 10 ans représentent 30,4 % en nombre et 59 % en jauge brute », signale le rapport des Affaires maritimes. Une illustration du gigantisme en cours, les navires les plus récents ayant grossi considérablement.

Ponant gonfle les statistiques « passagers »

Au cours des six premiers mois de l’année 2019, onze navires de transport de plus de 100 de jauge brute ont fait leur entrée dans la flotte française, qui a enregistré quatre sorties.

Le « passager » a gagné deux unités (de 67 à 69) grâce à Ponant et à ses deux nouveaux fleurons – le Bougainville et le Dumont-d’Urville – comprenant chacun 92 cabines pouvant accueillir 264 passagers. Ils sont immatriculés au registre de Wallis et Futuna, comme le seront leurs sisterships attendus pour livraison en 2020, le Bellot et le Jacques Cartier.  Le Commandant Charcot, brise-glace de 135 cabines, est annoncé pour 2021. Réceptionné en octobre 2019, le Honfleur de Brittany Ferries, n’est pas enregistré dans le rapport. Propulsé au GNL, il peut transporter 1 680 passagers, 550 voitures et 64 remorques entre Ouistreham et Portsmouth.

D’autres navires passagers sont attendus sous pavillon français : DFDS en a commandé un pour 2021, qui devrait épauler ou remplacer le Calais Seaways, selon l’évolution du trafic transmanche. En Polynésie, l’Aremiti 6, avec une capacité de 550 passagers, remplacera l’Aremiti 5. Enfin, la Compagnie polynésienne de transport maritime prendra livraison en 2021 de l’Aranui 6, paquebot de 280 passagers et 120 membres d’équipage.

Pétroliers, le regain

Le nombre de gaziers (sept) est en revanche resté inchangé tandis que le nombre de pétroliers est passé de 34 à 35 au cours du semestre. L’âge moyen de la flotte pétrolière et gazière française est de 9,1 ans, contre 13,3 années au niveau mondial. En mai, le transporteur de produits pétroliers Hydra est entré en flotte pour Socatra. Ce navire neuf d'une jauge de 5 783 UMS et de 7 870 tpl est immatriculé au registre international français (Rif).

Toujours en mai, le transporteur de brut Simone (323 182 tpl) d'Euronav a également été immatriculé au RIF. A contrario, le transporteur de brut Ti Europe (442 466 tpl) de l'armement belge a quitté le pavillon français pour revenir à la maison, rebaptisé Europe.

La flotte pétrolière sous le drapeau français continue néanmoins d’augmenter au-delà du seul premier semestre comptabilisé. Socatra a réceptionné un second pétrolier-chimiquier neuf entré en flotte en août 2019 : le Sedna (7 950 tpl), immatriculé au Rif, tout comme le DHT Sundarbans, transporteur de brut (314 249 tpl) de 2012 pour le shipmanager V Ships France. Mais opération nulle. Car le gestionnaire de flotte a passé son DHT Europe (317 713 tpl) sous pavillon des Îles Marshall.

CMA-CGM en pointe sur le RIF

Hors pétrole et gaz, il y avait, à l'issue des six premiers mois de l'année, 66 navires francisés totalisant une jauge brute de 2,79 millions et une capacité de 2,84 millions de tpl. Sept entrées et trois sorties ont été enregistrés. L’âge moyen de cette flotte est passé de 9,5 ans au 1er janvier à 8,8 ans au 1er juillet, par l’arrivée de nouveaux porte-conteneurs. Les cargos français affichent un âge moyen de 16,3 ans, contre 19,8 ans au niveau mondial.

L’évènement le plus marquant est l’arrivée de trois porte-conteneurs neufs, construits au chantier chinois Cosco Zhoushan pour CMA-CGM et destinés à la liaison entre l’Europe du Nord et les Antilles : le CMA-CGM Fort de France, le CMA-CGM Fort Royal et le CMA-CGM Fort Saint-Charles, affichant chacun une jauge de 96 946 et une capacité de 3 504 EVP.

La flotte a aussi été renforcée par le passage sous le Rif de quatre porte-conteneurs précédemment sous les couleurs de l'Union Jack : le CMA-CGM Titus, CMA-CGM Saint-Laurent, CMA-CGM Cayenne et CMA-CGM Marseille. Dans le même temps, deux unités ont quitté le drapeau français pour celui de Malte : le CMA-CGM Fort Saint-Pierre et le CMA-CGM Fort Saint-Georges.

Non comptabilisés dans les données du premier semestre, le CMA-CGM Fort Fleur d’Épée (3 504 EVP) a été inscrit au Rif en juillet 2019, peu avant que le CMA-CGM Fort Sainte-Marie ne quitte le pavillon français. L’année 2020 devrait voir de nouvelles inscriptions majeures : celles de la série des neuf porte-conteneurs de 22 000 EVP propulsés au GNL, commandés par la CMA-CGM au chantier chinois China State Shipbuilding Corporation (CSSC). Le premier d’entre eux, le CMA-CGM Jacques Saadé, a été mis à l’eau en septembre dernier.

Le Rif demeure le principal registre français avec 86 navires inscrits, contre 54 navires pour le registre métropolitain et 37 pour les registres d’Outre-mer, dont 20 en Polynésie.

Étienne Berrier

* Données de Shipping statistics and market Review

 

La flotte de services maritimes 

Au 1er juillet 2029, 238 navires de services étaient immatriculés sous un registre français : 38 unités spécialistées (câbliers, navires sismiques, navires de recherche océanographique, navires support de travaux maritimes...), 62 unités offshore, 138 de services portuaires (dragues, remorqueurs, baliseurs, etc.). Cette classe de navire avait gagné six navires pendant le premier semestre 2019.

Louis-Dreyfus Armateurs a notamment acquis un navire offshore destiné à devenir un câblier (L'Île d'Ouessant, ex-Toisa Warrior, construit en Chine en 2011), deux navires de services destinés aux énergies marines renouvelable, dont le nouveau navire Wind of Change tandis que le Wind of Pride était l'ex-Toisa Voyager sous pavillon Bahamas. Ils ont été tous trois enregistrés sous le Rif.

Parmi les conq sorties : Bourbon Offshore Surf s'est séparé de l'Antenor, devenu le Poséidon Express passé sous pavillon danois. Les remorqueurs Luegi et Kianda ont été vendus et qui sont devenus respectivement VB Baobab et VB Imapala dans la flotte de Boluda France et sous pavillon de Saint Vincent et Grenadines.

Depuis le 1er juillet, le navire sismique Oceanic Phoenix a lui rejoint le pavillon norvégien si bien qu'il ne reste plus qu'un seul navire sismique à Dunkerque. Bourbon Offshore a placé sous registre international français le Bourbon Liberty 311 mais a procédé au dépavillonnement du Bourbon Atlas pour le pavillon luxembourgeois et a vendu le Bourbon Aladin à des intérêts indiens. L'armateur spécialsite des Multicat DP, Jifmar Offshore Services, a fait l'acquisition d'un autre navire supply offshore, le Jif Helios. (255 UMS). L'armement Seaowl a également immatriculé deux navires supply, le Pionnier et le Sapeur. L'association Plastic Odyssey Expédition a également immatriculé au Rif le navire-laboratoire pour la réduction et le recyclage des déchets plastiques Plastic Odyssey (ex-Victor Hensen). 

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