GNL, HFO, VLSFO : Une étude sur la qualité des carburants ajoute à la confusion

 

Le match entre les différents carburants conformes à la réglementation sur la teneur en soufre n’est pas soldé. La pandémie a de surcroît brouillé les cartes et modifié quelques lignes du scénario qui aurait dû se jouer sans une crise sanitaire doublée d’une récession. Une enquête réalisée par plusieurs associations d’armateurs sur la qualité des carburants ajoute à la confusion.

Les prix du pétrole restent stables, mais les stocks manifestant des signes d'épuisement aux États-Unis et en Europe, ils pourraient reprendre de la vigueur. Les prix du fuel à haute teneur en soufre (3,5 %) ont clôturé à 245,75 $/t la semaine dernière, soit une hausse de 2,2 % par rapport à la semaine précédente. Son équivalent à faible teneur en soufre (0,5 %) s’échangeait à 310,34 $/t, dans une tendance également haussière (+ 2,5 %) tandis que le prix du gasoil n'a augmenté que de 0,8 %.

Le port de Rotterdam a indiqué que les ventes de GNL en tant que carburant marin au deuxième trimestre 2020 avaient atteint 26 400 t, soit 66 % de plus que les ventes du premier trimestre (15 900 t) et de 316 % supérieur à ce qu’elles étaient au deuxième trimestre 2019 avec 6 340 t. Le nouveau carburant, conforme à la réglementation sur la teneur en soufre, a donc accru sa part de marché dans le soutage et sa croissance aurait peut-être pu être supérieure si sa dynamique n’avait pas été sapée par la pandémie, réduisant l’activité des navires dans la région et donc leur soutage.

Selon la Society for Gas as a Marine Fuel, il y aurait à ce jour en exploitation 185 navires alimentés au GNL et 212 autres en commande dans le monde. Le GNL est également soutenu par l’équipement progressif des ports. Ainsi, à Rotterdam, un service de soutage du GNL pendant l'opération de chargement est désormais disponible au terminal Europort de Vopak, ce qui a pour effet de réduire les temps de transfert et les coûts associés.

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Part de marché de 24 % du HFO

À Singapour, la part de marché des ventes de HFO représente (encore) 24 % en juillet, soit 988 000 t. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis quatre mois. Le premier hub mondial d’avitaillement en carburant des navires a enregistré en juillet une croissance de 7 % de ses ventes par rapport à la même période l'année dernière et de 8,5 % par rapport au mois précédent.

« Certains experts ont affirmé que la réglementation de l'OMI sur le soufre pour 2020 entraînerait la disparition du fuel à haute teneur en soufre pour l'industrie mondiale du transport maritime. Nous avons toujours argumenté différemment », rappelle Peter Sand, analyste des transports maritimes au sein de Bimco, l’association internationale représentant les armateurs et exploitants de flotte. « Nous nous attendons à ce que la part des ventes de HFO continue d'augmenter au cours de cette année, en raison de l'installation de scrubbers sur une plus grande partie de la flotte », soutient-il.

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Part de marché du LSFO de 76 % à Singapour en juillet

La mise en œuvre du plafond mondial de soufre de l'OMI pour 2020 a néanmoins entraîné au début de l’année une rupture majeure dans la répartition des ventes, le LSFO avait alors capté 84 % de la part de marché en février. Ces derniers mois, la part des carburants à faible teneur en soufre dans les ventes totales est tombée à 76 %. Cette évolution reflète l'augmentation progressive du nombre de navires équipés d'un scrubber.

Une étude réalisée par Bimco, la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), l’association représentant les exploitants de vraquiers et de pétroliers, Intercargo et Intertanko, du 24 février au 6 mai, tend pourtant à montrer que la transition n’a pas été sans générer moult problèmes techniques dans l’injection des carburants, la combustion (mauvais allumage ou combustion incomplète)… produisant à leur tour des pertes de propulsion et/ou des coupures d'électricité en raison des propriétés des carburants.

Transfert problématique entre les carburants

Le sondage, réalisé auprès du personnel à terre et non auprès des membres d’équipage, a reçu 192 réponses, émanant principalement des services techniques, des fonctions opérationnelles (gestion de flotte) et de soutage. « L'enquête nous donne un aperçu précieux de l'ampleur et de la nature des problèmes rencontrés par l'industrie lors du passage à un carburant à faible teneur en soufre. Nous avons une grande expérience de la gestion du fuel lourd. Nous avons désormais une idée précise des paramètres à intégrer pour la gestion des nouveaux types de carburant à bord », a indiqué Christian Bækmark Schiolborg. Le responsable de l'environnement marin chez Bimco fait principalement état de problèmes hors spécifications : indice d’acidité et de viscosité, accumulation de sédiments, formation de dépôts de boue, points d’éclair…

62 % des répondants ont, dans une certaine mesure, constaté une augmentation des dépôts de boues. Un tiers ont constaté l'apparition de cire dans les réservoirs, les filtres, des problèmes de fonctionnement causés par une usure accrue de certains composants… 10 % des personnes sondées ont en outre déclaré avoir subi une perte de propulsion et/ou des pannes d'électricité.

Adeline Descamps

 

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