La dernière alerte en date remonte à la mi-mai 2022. L'ONU mettait une nouvelle fois en garde contre le risque d'une marée noire alors que la rupture du pétrolier abandonné au large du Yémen présente un « impact potentiellement catastrophique ».
Vieux d'environ 45 ans, le FSO Safer (unité flottante de stockage et de déchargement) n'a pas été entretenu depuis 2015 et contient l'équivalent d'un peu plus d'un million de barils, soit quatre fois la quantité de l'Exxon Valdez, qui a provoqué l'une des plus grandes catastrophes environnementales de l'histoire des États-Unis.
Le 8 avril 2022, l'ONU avait appelé les donateurs internationaux à s'engager « rapidement » de façon à réunir environ 80 M$ pour financer les premières opérations d’un plan d'urgence : transfert du pétrole vers un navire temporaire, remorquage et démantèlement.
Irréparable, le FSO est amarré depuis plus de 30 ans au sud-ouest de la péninsule de Ras Issa, au large du Yémen. La production, le déchargement et l’entretien ont cessé en 2015 en raison de la situation du Yémen, où une guerre oppose le pouvoir aux rebelles Houthis contrôlant le port de Hodeïda (ouest du Yémen).
Acquis auprès d’Euronav
L’ONU a annoncé le 8 mars l'achat d'un navire-citerne. Négocié par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le VLCC, acheté auprès de l’armateur belge de pétroliers Euronav, pourrait arriver début mai sur place et commencer les opérations de pompage.
L'ONU avait dû revoir à la hausse le montant à lever lors de sa campagne de collecte de fonds auprès des entreprises et du grand public pour financer l'opération, les prix des pétroliers ayant renchéri depuis la guerre en Ukraine qui a dopé la demande pour ce type de navires. L’organisation internationale évalue désormais le coût total à 144 M$, avec le remplacement du FSO par une solution sûre et durable.
Dans l’éventualité d’une marée noire, l'ONU avait estimé que « les seules opérations de nettoyage coûteraient 20 Md$ ».
A.D.