François Lambert à la direction générale de l'ENSM

À partir du 1er septembre, François Lambert, ex-délégué général du Gican et ancien directeur de cabinet du ministère de la Mer d’Annick Girardin, dirigera l’École nationale supérieure maritime. Il arrive à la tête d’une école qui fait l'objet d'une profonde réorganisation, pas toujours bien comprise. Au programme pour le nouveau directeur général : la gestion prévisionnelle des emplois dans un secteur en pénurie d’officiers et un travail de fond sur les enseignements pour faire face aux évolutions du transport maritime.

Il avait rejoint en juillet 2020 le ministère de la Mer, tout juste créé sous le gouvernement Castex, en qualité de directeur adjoint au cabinet d’Annick Girardin, alors qu’il était le délégué général du Gican, le Groupement des industries de construction et activités navales. Il avait été ensuite, deux mois plus tard, promu à la tête du cabinet, succédant à Xavier Ducept.  

Fils du préfet Pierre Lambert, diplômé de l’IEP de Lyon et ancien élève de l’école d’administration des Affaires maritimes, François Lambert vient d’être nommé à la direction générale de l’École nationale supérieure maritime (ENSM) par Hervé Berville, l’actuel secrétaire général à la Mer, après avis du conseil d’administration de l’école, présidé par Frédéric Moncany de Saint-Aignan, par ailleurs président du Cluster maritime français. 

Une grande réforme en cours

Suite au départ d’Annick Girardin, il était depuis le 20 mai en disponibilité à l’Inspection générale des affaires maritimes. Il prendra ses quarts à l’ENSM le 1er septembre, où il succède à Caroline Grégoire qui se retire après trois ans passés à la direction générale avec la charge de réformer l’école conformément à la feuille de route issue du CIMer 2017, qui prévoyait notamment la réorganisation administrative et géographique de l’école sur quatre sites et le doublement du nombre d’officiers formés d’ici à 2027. Son mandat ne s’est pas toujours déroulé dans la sérénité, la réforme de l’ENSM contestée faute de concertation suffisante avec les professionnels du monde maritime selon certains.

L’Association française des capitaines de navires avait notamment fait part de ses inquiétudes quant à certains dysfonctionnements tels le manque de compétences dans des disciplines essentielles, le retard dans la délivrance des diplômes alors les officiers nanquent à bord dans toutes les spécialités ou encore la dévalorisation des diplômes...

« Priorités claires »

Le nouveau directeur à le profil du fin connaisseur de la sphère politique (membre du cabinet de Frédéric Cuvillier de 2012 à 2014 puis de celui d’Alain Vidalies jusqu’en 2015) autant que de l’écosystème maritime et portuaire pour avoir été l’un des patrons du Grand port maritime de Dunkerque et le délégué général du Gican. Au cabinet d’Annick Girardin, François Lambert avait notamment piloté le Fontenoy du maritime, vaste consultation initiée en novembre 2020 auprès de toutes les parties prenantes, qui a débouché sur des mesures en faveur de la compétitivité du secteur, de l’emploi et de la formation des gens de mer pour redonner du lustre au pavillon national. 

« La priorité du nouveau directeur général sera de préparer un contrat d'objectifs et de performance ambitieux pour satisfaire à l’ambition du gouvernement concernant le développement de la marine marchande française, fait valoir le communiqué. Hervé Berville a fixé des priorités claires à François Lambert : au-delà du bon fonctionnement qui doit être rétabli, il s’agit de donner à l’école qui forme les futurs officiers de la marine marchande française un nouveau souffle ».  

Travail de fond 

La réforme de l’ENSM suppose un travail de fond sur l’attractivité afin de maintenir un recrutement de qualité alors que les professeurs manquent dans des compétences essentielles faute de statut et de salaire attractifs et que les enseignements nécessitent d’être réactualisés face aux évolutions du transport maritime : transition énergétique et révolution de la propulsion, cybersécurité, autonomie des navires… Dans ce contexte, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences relève du défi. À l'horizon 2027, l'écart entre l'offre et la demande devrait se creuser pour atteindre un déficit équivalant à plus de 8 % de la réserve mondiale d'officiers selon les projections du consultant Drewry. Il manquerait alors quelques 35 000 marins au niveau mondial.

Adeline Descamps

 

 

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