En 2019, ZIM est passé d'un gros déficit à de petits bénéfices

Le transporteur israélien de conteneurs a vu son chiffre d’affaires augmenter de près de 2 % par rapport à 2018 bien que ses volumes transportés se soient infléchis de 3,2 %. Il doit cette situation à de meilleures recettes par EVP, en hausse de 5 %. Les pertes nettes ont diminué de 89 %. Alors que le premier trimestre avait été très déficitaire, la compagnie a ensuite enchaîné des trimestres en léger bénéfice.

Invariablement, depuis quelques années déjà, l’armateur israélien reprend la même antienne pour accompagner la présentation de ses résultats financiers trimestriels : « L'industrie du transport maritime par conteneurs a été marquée ces dernières années par l'instabilité, caractérisée par la volatilité des taux de fret et des prix des soutes ». L’environnement de marché de l’année 2019 lui aura donc encore servi de l’instabilité et de la volatilité. En l’occurrence, il aura fallu composer avec l’escalade commerciale entre les deux premières puissances économiques de la planète – Chine et États-Unis – et se mettre en règle avec les nouvelles normes environnementales. La phrase, qui a manifestement toutes les faveurs de l’entreprise, trouvera sans doute lors du prochain trimestre un nouvel emploi. La crise sanitaire mondiale causée par l'épidémie de coronavirus va rudoyer – si ce n’est plus encore – un environnement commercial déjà dégradé.

Fonte des pertes nettes 

« Malgré ce contexte, nous avons obtenu de bons résultats opérationnels et financiers, avec une amélioration de notre résultat avant intérêts et impôts et ce, dans des proportions plus importantes que la plupart de nos pairs. Cela a contribué à notre désendettement », explique Eli Glickman, président et directeur général de ZIM.

La société a en effet amélioré son profil financier. ZIM a publié un Ebit de 153 M$, contre un résultat négatif de 23,2 M$ en 2018. Son Ebitda s'est largement amélioré, passé de 150,7 à 385,9 M$ en un an. Ses pertes nettes se sont établies à 13 M$D contre près de 120 M$ en 2018. En dépit d’une baisse de 3,2 % de ses flux transportés, à 2,8 MEVP en 2019, l’entreprise basée à Haïfa a augmenté son chiffre d’affaires de 1,6 % – 3,3 Md$ – grâce à une meilleure tenue de son taux de fret, en hausse de 3,7 %, à 1 009 $ l'an dernier.

Zim doit l'amélioration de sa « fortune » à 2M

Quant aux raisons de sa meilleure fortune, Éli Glickman ne modifie pas non plus d’un iota son discours. Il attribue l’amélioration de ses performances à sa coopération opérationnelle initiée depuis quelques mois avec l'Alliance 2M (Maersk et MSC). « Elle permet d’améliorer notre réseau avec un meilleur temps de transit, tout en générant des économies », signifie-t-il. Les trois transporteurs ont commencé par coopérer sur plusieurs lignes entre l'Asie et la côte Est américaine. En 2019, le partenariat a été élargi à d’autres lignes : Asie - Méditerranée orientale, Asie - côte ouest-américaine et golfe du Mexique.

L’Israélien a néanmoins perdu des parts de marché en 2019, avec 1,1 % de la capacité conteneurisée mondiale (263 317 EVP). Il rétrograde ainsi d’une place dans le classement de la ligne régulière établi par Alphaliner, passant du 11e au 12e rang mondial. Pour rappel, l’essentiel de sa flotte (54 navires) est affrétée, exceptée une unité. Il n’a aucun navire en commande.

Miroir numérique des processus physiques

Enfin, à l'heure du confinement, sur le plan documentaire, le transporteur israélien encourage vivement l’usage des e-B/L (connaissements électroniques). « La capacité de transmettre numériquement des documents originaux entre les parties, en remplacement des activités physiques traditionnelles, est de la plus haute importance », indique le directeur général Nir Avni. Le transporteur a franchi une étape supplémentaire dans la dématérialisation de ses documents. Il a a effectué en février une première expédition avec des documents électroniques gérés automatiquement via la plateforme Wave pour le chargeur israélien, Gan Shmuel Group, et son transitaire ICL Intelligent logistics. Gain de temps et de coûts et efficacité accrue, témoignent les deux parties prenantes. « Nous avons effectivement réduit le temps de transfert des documents de quelques jours à quelques minutes », ajoute Nir Avni. La technologie Wave, à laquelle ZIM a recours, permet aux parties d'émettre et de transférer des documents originaux dans un format peer-to-peer et offrant les mêmes garanties que les documents originaux sur papier.

Adeline Descamps

 

 

 

Résultats financiers au 31 décembre 2019

- Chiffre d’affaires : 3,299 Md$ (+ 1,6 %).

- Volumes transportés : 2,82 MEVP  (- 3,2 %)

- Taux de fret moyen : 1 009 $/EVP ( + 3,7 %)

- EBITDA ajusté : 385,9 M$ contre 150,7 M$ en 2018

- EBITDA : 399,7 M$ contre 126,3 M$ en 2018

- EBIT ajusté : 148,9 M$ contre 39, M$ en 2018

- EBIT : 153 M$ contre un EBIT négatif de 23,2 M$  en 2018

- Perte nette ajustée : 3,2 M$ contre 44,6 M$ en 2018

- Perte nette : 13 M$ contre 119,9 M$ en 2018

- Flux de trésorerie d'exploitation : 370,6 M$ contre 225 M$ en 2018

 

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