Croisière : le long calvaire du Zaandam

 

Le Zaandam est emblématique des difficultés que rencontre le secteur de la croisière pour assurer ses obligations : rapatrier tous ses passagers à bon port. Le paquebot de la compagnie Holland America est rejeté de port en port avec à bord des passagers pourtant en état d’absolue nécessité. Arrivé le 30 mars au large de la Floride, il y est aussi refusé et attend toujours au mouillage un port qui accepte de l'accueillir et de prendre en charge ses passagers.

La croisière s'est transformée en cauchemar. Le Zaandam de la compagnie Holland America (groupe Carnival) a quitté le 7 mars Buenos Aires en Argentine pour San Antonio au Chili, via le Cap Horn. À l'approche du port chilien, quelques uns des 1 250 passagers (dont 105 Français) et 600 membres d'équipage présentaient des signes d'états grippaux. Les autorités portuaires de San Antonio lui refusent de fait l’accès. Celles de Valparaiso, un peu plus au nord, en feront de même tout en avitaillant le paquebot.

Poursuivant son voyage vers le Nord et les États-Unis, il ne pourra pas non plus accoster au Pérou. Quatre passagers décèdent alors, attestant de la présence du virus à bord. Un autre navire de la compagnie, le Rotterdam, en provenance de San Diego en Californie, disposant à bord de vivres et de tests Covid-19, le rejoint dans la baie de de Panama City pour assurer le transfert de 400 passagers considérés comme non infectés. L'opération visait à soulager les membres d'équipage du Zaandam, dont 85 avaient été placés en quarantaine, et de faciliter le confinement des malades. Le transfert s'est fait à 8 000 miles au large des côtes.

Pressions sur Panama

Le Zaandam n’en avait pas fini avec son chemin de croix. Les autorités panaméennes ont refusé aux deux navires le passage en les assignant en quarantaine. Il aura fallu les pressions des chancelleries des pays dont étaient originaires les passagers sur Panama, dont celles du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian pour que le pays d’Amérique centrale cède enfin « pour raisons humanitaires » et libère la voie transocéanique aux deux navires dans la nuit du 29 au 30 mars afin qu'ils rejoignent la mer des Caraïbes.

Toujours en attente d’un port d’accostage 

L'arrivée en Floride le 30 mars a été tout aussi désastreuse pour ce navire, sur lequel désormais 138 seraient atteints par le virus. Le gouverneur de l'État a refusé de les laisser débarquer à Fort Lauderdale, assenant dans un langage cru : « nous ne pouvons pas nous permettre de nous voir refourguer des gens qui ne sont même pas des Floridiens ». Il a néanmoins proposé en contrepartie une aide en personnel médical en attendant que les compagnies de croisière puissent les prendre elles-mêmes en charge. Là encore, la diplomatie s'active pour que l'accostage soit autorisé tandis que la compagnie Holland America cherche, en vain jusqu'à présent, un autre port qui accepte les passagers malades.

Myriam Guillemaud Silenko

 

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