Congestion et retard s'ancrent dans le glossaire du transport maritime

Le retard des navires n’est plus un mot impropre. Il a fait son entrée dans le lexique du transport maritime à la faveur d’une crise d’un nouveau genre. Il ne se prononce plus sans son faux-ami, la congestion des ports. La part des navires respectant leur date d’arrivée atteint à peine les 40 %. Los Angeles, Savannah, Rotterdam et Le Pirée figurent parmi les ports les plus congestionnés.

La congestion portuaire, héritage laissé par des mois de pandémie planétaire, fait désormais partie du langage courant dans le transport maritime. Avec le va-et-vient dans les mesures de restriction – sans compter les chocs que furent le Canal de Suez, Yantian et Ningbo –, les services portuaires sont dégradés et les files d’attente des navires au large des principaux ports à conteneurs mondiaux se sont allongées.

La part des navires respectant leur ETA est actuellement de l’ordre de 40 % (taux enregistré depuis le début de l’année) tandis que le retard moyen des navires a encore augmenté en juillet pour atteindre 6,88 jours. 

En juillet, Maersk est resté le plus fiable parmi les 14 premiers armateurs mondiaux avec un respect des horaires de navires de 47,3 %. Hamburg Süd était le seul autre transporteur dont le taux était supérieur à 40 %, quatre se situant entre 30 % et 40 %, six entre 20 % et 30 %, et les deux autres en dessous de 20 %. La fiabilité d’Evergreen reste très dégradée, à 16,2 %. Aucun des 14 premiers armements n'a enregistré d'amélioration en un an, tous ayant connu des baisses à deux chiffres.

Annonces de blank sailing

Pour juguler les retards, les exploitants de flotte en viennent à supprimer des traversées ou des escales. Une hérésie en période de forte demande. Sur les principales lignes est-ouest –transpacifique, transatlantique et Asie-Europe du Nord et Méditerranée –, 17 annulations de services ont été annoncées entre le 30 août et le 26 septembre sur un total de 504 prévus, soit un taux d'annulation de 3 %, a compté le consultant maritime Drewry. 

En octobre, neuf blank sailing ont été programmés par The Alliance et sept par Ocean Alliance.

Le Meishan Island International Container Terminal (MSICT) du port de Ningbo-Zhoushan, qui avait été partiellement fermé la semaine dernière, a repris ses activités le 25 août mais il va immanquablement exacerber la congestion portuaire qui s'est intensifiée ces deux dernières semaines.

 

Transport maritime : haute saison et perturbations prolongées

Nombre de ports en attente au large des ports de la côte est et ouest-américaine, selon le logiciel Platts cFlow

Situation critique à Los Angeles

À terre, c’est un autre embouteillage massif : les conteneurs se sont empilés sur les quais. Les retards des navires, conjugués à la difficulté de rapatrier les conteneurs, une fois qu'ils ont été déchargés et acheminés dans l’hinterland, du fait de la baisse des effectifs dans les ports et les entrepôts du monde entier, ont atrophié le nombre de boîtes disponibles alors que la vivacité de la demande aurait exigé une rotation cadencée.

Selon le logiciel d'analyse des flux commerciaux Platts cFlow, les ports les plus touchés en Amérique du Nord sont sans surprise Los Angeles et Long Beach en Californie qui, au 24 août, comptaient 36 porte-conteneurs en attente d'accostage et de déchargement. Sur la côte Est, la congestion s'est largement concentrée sur le port de Savannah, en Géorgie, mais plus en lien avec les conditions météorologiques qui ont contraint les opérations.

Los Angeles est dans une situation particulièrement critique. Selon le directeur du port californien, le temps d'attente moyen des porte-conteneurs aux terminaux est « à son maximum », soit environ 5,3 jours. Le temps d’immobilisation des conteneurs est de 8,3 jours et celui des trains « dépasse les 13 jours ». 90 % des navires sont allés directement au mouillage en août.

Nombre de ports en attente au large des ports européens et méditerranéens, selon le logiciel Platts cFlow

Rotterdam, leader européen de la congestion

En Europe, c'est surtout à Rotterdam – premier port européen – que les navires forment la file d’attente la plus longue. Ils devancent le port grec du Pirée et Hambourg.

L’ensemble des perturbations continuent de régaler les taux de fret, que Platts évaluait, le 24 août, à 17 000 $/FEU (conteneurs de 40 pieds) contre 1 525 $/FEU l'année précédente entre l’Asie et les États-Unis. 

En chine, les vraquiers qui font la queue

Les porte-conteneurs ne sont pas les seuls à connaître l’embolie. Le Lloyd's List Intelligence estime à 5,7 % la part de la flotte mondiale des vraquiers (11 850 navires, 917,3 millions de tpl) en attente dans les ports pour charger ou décharger des marchandises. Un embouteillage monstre qui mobiliserait un tonnage de 52,7 Mtpl. Entre la mi-juillet et la mi-août, la congestion des vraquiers s’est exacerbée de 28 %.  

Toujours selon le Lloyd’s, le point d'étranglement le plus critique se situe dans le nord de la Chine, là où se situent les terminaux céréaliers et charbonniers de Jingjiang, Tianjin, Qinhuangdao et Jinhou. 238 vraquiers (16,3 Mtpl) y sont à l’ancre. À Shanghai et Ningbo, qui connaissent déjà une forte congestion des porte-conteneurs depuis la suspension des activités de l’un des terminaux de ce dernier, 207 vraquiers sont au mouillage.

A.D.

 

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