Bureau Veritas accorde une AiP à un porte-conteneur à voiles de conception française

C’est le deuxième concept de porte-conteneurs vélique présenté en quelques jours. Et ils sont tous deux de conception française. Le Tradewings 2 500 concerne cette fois un navire destiné à opérer à courte distance. D’une capacité de 2 500 EVP, mariant l’éolien et le GNL, il a été conçu dans le cadre d'un partenariat entre trois entreprises françaises – VPLP Design, Alwena Shipping et Ayro – et le Shanghai Merchant Ship Design & Research Institute.

C’est le deuxième concept voile spécifique aux porte-conteneurs présenté en peu de temps et ils sont tous deux d’initiative française avec une conception en grande partie tricolore. Zéphyr & Borée planche aussi sur un porte-conteneur « vélique », le Meltem, Avec ses 185 m de long, 31 m de large et huit voiles rigides de 256 m², le mavire pourrait transporter 1 830 EVP. L’armateur nantais part avec une certaine expertise en la matière. Alizés, la joint-venture créée avec l’aixoise Jifmar, a été retenue par ArianeGroup pour transporter des éléments du lanceur Ariane 6 sur un roulier (le Canopee) propulsé à la voile. Le navire de 121 m de long, actuellement en construction dans les installations du néerlandais Neptune Marine, doit être mise en service entre l’Europe et Kourou fin 2022.

Le concept Tradewings 2 500, auquel Bureau Veritas vient d’accorder une approbation de principe (AiP), concerne cette fois un porte-conteneurs destiné à opérer à courte distance, cabotage ou feedering. D’une capacité de 2 500 EVP, long de 196 m et 32 m de large, il a été conçu dans le cadre d'un partenariat entre les trois entreprises françaises – VPLP Design (architecte), Alwena Shipping (société de conseil spécialisée dans l’efficacité énergétique des navires, projets de conversion...), Ayro, fondée en 2018 par VPLP –, et le bureau d’études chinois spécialisé dans les navires de commerce Shanghai Merchant Ship Design & Research Institute (SDARI).

Un porte-conteneurs à voiles dès 2023 ?

Propulsion éolien/GNL

Il bénéficiera d’une propulsion hydride combinant l’éolien avec six Oceanwings et le GNL (moteur 4 temps) avec des pods pour plus de manœuvrabilité. Les Oceanwings, sorte de mât-aile, ont été conçues par le cabinet d’architecture VPLP Design et aujourd’hui industrialisés par Ayro que dirige Ludovic Gérard. Ce concept bénéficie d’une forte notoriété car éprouvé lors des Coupes de l’America, le trimaran de l’équipe BMW Oracle Racing remportant la mythique course à l’aide de cette innovation technologique. Depuis cet exploit originel, de nombreux concepts dans le transport maritime s’y réfèrent.

Le Canopée d’Alizés est par exemple équipé de quatre de ces ailes verticales de 363 m2 chacune (33 m de haut par 11 de large), intelligentes (mesures en temps réel du vent, en force et en angle), affalables et arisables. L’Energy Observer - le catamaran laboratoire qui promeut les énergies décarbonées en parcourant les mers et océans, véritable démonstrateur industriel de nouvelles technologies – est aussi équipé des ailes conçues par la société VPLP.

Le réservoir de stockage du GNL dispose du système de confinement Mark III de la spécialiste tricolore GTT et pourra être reconfigurée pour recevoir des futurs carburants tels que l'ammoniac ou l'hydrogène. « Cette architecture offre une grande flexibilité pour une future conversion vers une énergie totalement décarbonée », indique Ayro.

Le vent de la considération va-t-il enfin tourner en faveur de la propulsion à la voile ?

Manutention des conteneurs avec des ailes sur le pont, un défi 

Comme pour la plupart des démonstrations actuelles, plus ou moins avancées, les voiles de VPLP/Ayro ont été pensées pour se rétracter partiellement et ne pas entraver les opérations de chargement. La présence sur le pont, à l’espace déjà limité, des ailes verticales est un véritable défi à la manutention des conteneurs. Le navire présente en outre une conception sans panneaux de cale « pour plus de flexibilité opérationnelle ».

Selon les concepteurs et Bureau Veritas, le Tradewings 2 500 permettra d'économiser en moyenne 35 % d'émissions équivalentes de CO2 par rapport à un navire conventionnel équipé d’un moteur deux temps sur un trajet transatlantique de 4 000 miles nautiques (un peu moins de 7 500 km). Les Oceanwings du Trade Wings contribuent à 57 % de la réduction revendiquée, le GNL assurant le solde.

Levée de fonds

Aujourd’hui, Ayro (15 personnes) est en cours de levée de fonds dans le but d’augmenter son capital d’ici l’été et d’avoir la capacité de « répondre à des futures commandes », non seulement dans le domaine du transport maritime mais aussi de la grande plaisance. « Nous sommes en contact avec des armateurs. L’objectif est de vendre un modèle d’aile polyvalente, standardisée, facile à installer et applicable à tous types de navires. Avec un logiciel de pilotage qui sera évidemment adapté à la taille du bateau et à son nombre d’ailes », indique l’entreprise dans une communication de Bpifrance. La banque publique est intervenue en garantie export pour le contrat du Canopée.

Adeline Descamps

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