Louis Dreyfus Armateurs et bound4blue, société espagnole spécialisée dans la propulsion assistée par le vent, travaillent depuis trois ans à une collaboration dont ils ont annoncé l’aboutissement le 17 mai. Un des navires de l’armateur français sera équipé en 2023 de trois systèmes e-Sail développés par Bound4blue. Il s’agit de mâts implantés sur le pont du bateau, fonctionnant à la façon d’ailes d’avion et utilisant la technique d’aspiration de la couche limite de l’extrados pour amplifier la puissance du système.
Jusqu’à présent, Boud4blue a installé une e-Sail de 17 m de haut à bord d’un chalutier de 37 m naviguant dans le Pacifique et une autre à bord du Naumon, le bateau-théâtre de 60 m de la troupe de spectacle espagnole La Fura dels Baus. Elle en installera deux cette année à bord d’un vraquier de 91 m de l’armement néerlandais Amasus Shipping. En ce qui concerne Louis Dreyfus Armateurs, il devrait s’agir de trois mâts-ailes de 17 m à bord d’un navire de 120 m de long.
Jusqu’à 30 % de réduction de la consommation énergétique
Les e-Sail, tout comme les cerfs-volants de traction de Seawing, que Louis Dreyfus Armements a installé fin 2021 à bord de son Ville-de-Bordeaux, son roulier qui transporte des pièces d’Airbus à destination des États-Unis, ne constituent pas en soi un système de propulsion principale. Ces navires ne deviennent donc pas des voiliers-cargo, comme ceux déjà exploités ou en projet par Neoline, TOWT ou Grain de Sail.
Les voiles embarquées par Louis-Dreyfus, qu’il s’agisse de mâts-ailes ou de cerfs-volants de traction, visent plutôt à apporter une énergie d’appoint en complément d’une propulsion principale classique. Bound4blue annonce une réduction jusqu’à 30 % de la consommation énergétique selon les conditions de vent.
Étienne Berrier