Albert Oñate, directeur général de Cosco Espagne : « Il se peut que les trois alliances se réduisent à deux »


La parole est rare chez le géant asiatique du transport maritime de conteneurs. Il faut la cueillir​. Albert Oñate, directeur général de Cosco Espagne, participait à un webinaire le 4 juin dernier organisé par la Maison Asie de Barcelone, Barcelona-Catalunya Centre Logístic et le port de Barcelone. Le marché est de plus en plus imprévisible, a-t-il concédé.

« Nous souhaitons développer notre activité en Espagne », a déclaré Albert Oñate, en dépit d’un contexte international qu’il a jugé lui-même difficile. Le représentant de Cosco Espagne, invité à participer à une vidéoconférence à l’initiative de la Maison Asie de Barcelone, Barcelona-Catalunya Centre Logístic (BCL) et le port de Barcelone, a envisagé une recul du trafic mondial de conteneurs de 8 % en 2020.

« Les blank sailings vont nous accompagner pendant le reste de l’année » a-t-il indiqué, estimant même que « le marché sera de plus en plus imprévisible ». De nouvelles capacités arrivent sur le marché alors que secteur maritime doit réaliser des investissements importants, notamment dans le domaine de la transition énergétique. Résultat, la cartographie des acteurs pourrait s’en trouver modifiée. C’est du moins ce qu’il laisse entendre. « Il est possible que les trois alliances d'armateurs existantes soient réduites à deux par le jeu d’une alliance ou d’une fusion », a-t-il ajouté.

Door-to-door et digitalisation

L’armateur chinois ne s’exclut naturellement pas de la course et voit même dans la crise une opportunité de se renforcer. Albert Oñate a lié la stratégie développée en Espagne à celle mise en œuvre en Grèce dans le port du Pirée. « L’objectif est d’accéder au marché européen depuis la Méditerranée », appuie-t-il. Le groupe Cosco est solidement implanté en Espagne puisqu’il a pris le contrôle en 2017 de deux terminaux de conteneurs (Valence et Bilbao) ainsi que de deux plateformes multimodales terrestres (Madrid et Saragosse). Il dispose également de son propre opérateur ferroviaire.

Cette force de frappe permet de développer une présence active dans la logique terrestre et de proposer des « services intégraux », de porte-à-porte. « Nous pouvons apporter un service plus personnalisé en nous appuyant sur la digitalisation ». Quant à l’entrée des compagnies maritimes dans la logistique terrestre, qui vient empiéter sur le pré carré des transitaires espagnols, le dirigeant a voulu se montrer rassurant : « Les transitaires sont nos principaux clients ». Il a estimé toutefois que les règles du jeu ont évolué. « Nous pouvons être concurrents sur certains segments : le marché décidera. »

Daniel Solano

 

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