Les mouvements de vracs liquides ont frôlé les 6,5 Mt, en hausse de 7,1 % grâce à la bonne tenue des flux d’engrais. Même orientation pour des produits pétroliers raffinés à 4,1 Mt (+ 2,7 %), dont les grands stockeurs locaux spécialisés ont fait le plein.
Les vracs solides affichent quant à eux 8,7 Mt (+ 5,1 %). Et ce malgré la baisse du flux d’agrégats qui représente pourtant plus de la moitié de ce trafic. Généré par les chantiers du Grand Paris, il s’est en effet tassé de 20 % à 524 000 t.
En revanche, bénéficiant d’une récolte précoce et des tensions dans les ports concurrents de la mer Noire, les sorties de blé et d’orges dépassaient déjà les 6 Mt à fin septembre (+ 14,1 %), soit près de 500 000 t de plus qu’en 2021. En juillet, mois de démarrage de la campagne 2022-2023, les opérateurs rouennais spécialisés - Sénalia, NatUp, In Vivo (ex Socomac/Soufflet) et Groupe BZ – en ont chargé 900 000 t, un record dans l’histoire du port. Et ils ont récidivé en août.
Développement du conteneur
Totalisant 870 000 t, le trafic de marchandises diverses apparaît stable. Il progresse à 380 000 t pour le fret conteneurisé (+ 2,3 %) avec 50 000 EVP. Les transitaires groupeurs de la place rouennaise, qui en traitent une bonne part, demandent aux armateurs davantage d’escales des lignes régulières et continuent d’investir localement. Centrimex, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest, va consacrer 15 à 20 M€ à la construction d’un nouvel entrepôt de 20 000 m2 qui devrait ouvrir à l’horizon 2024. « Le développement du trafic conteneur figure parmi les dossiers sur lesquels nous entendons mettre l’accent », indique Niels Beneton, président du Conseil de Développement de Haropa Port de Rouen.
S'il aboutit, le projet controversé de sucrerie géante (650 à 800 000 t/an) devrait lui aussi y contribuer. L’entreprise émiratie AKS qui le porte a prévu d'aménager la sucrerie sur une friche portuaire de 75 ha à Grand-Couronne-Moulineaux. Selon ses promoteurs, il se traduirait par un flux de 30 à 37 000 EVP/an à l’exportation.
Extension du terminal Radicatel
Pour le fret conventionnel (produits papetiers, métallurgiques, forestiers...), le trafic s'est essouflé au troisième trimestre et a encaissé une baisse de 5 % à 490 000 t. Sur ce même trafic du conventionnel, le port a accueilli en mai à quai de Seine à Honfleur la première escale par navires multipurpose de la desserte mensuelle lancée par l’armement Caribbean Line entre la zone Caraïbes-Amérique du Sud et l’Europe du Nord.
Parmi les atouts pour capter un trafic supplémentaire de diverses, le terminal de Radicatel opéré par Katoen Natie doit faire l’objet d'une extension qui portera son linéaire de quai à 640 m à l’horizon 2024. Le projet comporte l’aménagement d’un poste maritime approfondi au gabarit du nouveau chenal.
Enfin, côté croisières, les escales ont repris sur les deux terminaux spécialisés. Celui de Rouen a accueilli 9 paquebots et 4 296 passagers. Il fait l’objet d’importants travaux préalables à la mise en place de bornes d’alimentation électrique des navires en escale à échéance 2025. À Honfleur, ce sont 32 navires et leurs 15 759 passagers qui ont fait escale.
Robert Querret