Rotterdam : la Container exchange route prend forme

 

Le projet, qui doit permettre d’acheminer des conteneurs entre les cinq terminaux de la zone Maasvlakte 2 au moyen d’une route dédiée, avance. Le port néerlandais, qui y consacre depuis plusieurs années une part importante de son budget annuel d’investissement, vient de lancer un appel d’offres pour la fourniture du service de transport. À terme, un million de conteneurs seront acheminés via la CER.

Le port néerlandais avance sur ce qui apparaissait lors de son lancement comme un projet rendu abscons par son appellation : le projet Container Exchange Route (CER). Il s’agit de créer une connexion routière dédiée pour acheminer des conteneurs entre les cinq terminaux de la Maasvlakte 2 exploités par trois opérateurs concurrents (DP World, ETC-Hutchison et APMT), les différents dépôts, centres de distribution et les centres de formalités douanière et ainsi, de favoriser leur report modal vers le rail ou le fleuve.

« Grâce à ce réseau, des véhicules transporteront les conteneurs du point d'embarquement vers leur destination, rapidement et efficacement et sans être perturbés par d'autres trafics », explique l’autorité portuaire de Rotterdam (APR). « Elle offrira aux opérateurs ferroviaires, intermodaux ou fluviaux une grande flexibilité, une meilleure connectivité, des passages portuaires plus courts et des économies de coûts intéressantes ».

L’APR a prévu une enveloppe de 175 M€ pour ce chantier qui consiste à aménager une route de 17 km, réaliser des croisements routiers et ferroviaire, surélever certaines rues, permettre le passage des trains par des viaducs. La route sera aussi numérique. Le suivi et la surveillance de l'ensemble du processus seront assurés par des « technologies innovantes », indique le leader portuaire européen, qui prévoit d’exploiter sur cette route l’IoT, le cloud et l’intelligence artificielle pour gagner en efficacité opérationnelle. Selon le planning, la CER devrait être opérationnelle au quatrième trimestre 2021 et permettre d’acheminer plus d'un million de conteneurs par an.

Lancement d’un appel d’offres

Il y a quelque jours, la direction portuaire néerlandaise a lancé un appel d'offres européen en vue de sélectionner l’opérateur qui assurera le service de transport via des véhicules « qui pourront fonctionner de manière totalement autonome ou avec chauffeur ». Elle justifie ce choix pour des raisons de souplesse et d’efficacité. « Les véhicules de transport fonctionneront de manière totalement autonome entre les différents terminaux sur la Maasvlakte. À partir du moment où un véhicule quitte la CER proprement dit et entre sur le site du terminal, il peut poursuivre sa route soit avec chauffeur soit de manière autonome. Cela dépend de chaque opérateur et peut varier d'une entreprise à l'autre, notamment en fonction de la localisation des sites et des installations du terminal. » La sélection de l’opérateur est prévue au cours du premier trimestre 2021.

HHLA et Eurogate « discutent » d'une éventuelle coopération

Un tube à conteneurs

En 2014, le leader portuaire européen avait déjà initié un itinéraire spécial pour permettre à APM Terminals de relier son ancien terminal sur la Maasvlakte-1 à sa nouvelle installation sur la Maasvlakte-2. Ailleurs, Hambourg porte un projet similaire. Enfin, pas tout à fait. Le port allemand a déjà recours à des plateformes électriques et autonomes de transport de conteneurs. Mais c’est Hamburger Hafen und Logistik AG (HHLA), l’opérateur allemand de terminaux, qui avait créé la surprise en fin d’année 2018 en annonçant le lancement de Hyperport Cargo Solutions, un coentreprise avec la société californienne Hyperloop TT.

La nouvelle société a été chargée d’étudier la faisabilité d’une vision porté par le fantasque visionnaire fondateur de Tesla. Parmi ses nombreuses idées, Elon Musk a un temps planché sur un transport en capsules à très grande vitesse, via une propulsion magnétique générée par du courant solaire, le tout dans un tube à atmosphère raréfiée. Mais si le milliardaire pensait à « envoyer » des passagers ou des voitures dans ces tubes à grande vitesse, HHLA se contenterait de le faire avec des conteneurs…D’ici à 2021, la nouvelle société a pour mission de construire un tube-test d’une centaine de mètres, ainsi qu’une capsule pouvant accueillir un conteneur. La construction d’une « gare hyperloop » figure également dans le cahier des charges. L’investissement initial de HHLA porte sur 7 M€.

Le patron allemand d’Hyperloop TT, Dirk Ahlborn, avait toutefois jalonné le projet de quelques épines. « La technique est moins problématique que la volonté des politiques », avait-il assené. Les difficultés engendrées par le Covid et le projet de rapprochement entre les deux principaux opérateurs allemands pourraient contrarier cette vision futuriste. 

Adeline Descamps

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