Nantes-Saint-Nazaire : des trafics morne plaine en 2020

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Victime de la crise sanitaire dans la plupart de ses filières, le port ligérien a achevé l'année 2020 sur une baisse de régime de près de 9 %. Les vracs agroalimentaires et le gaz naturel donnent cependant de la couleur à une année terne. 

Pour le Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire, l'année 2020 s'est soldée par un trafic en baisse de 8,8 % par rapport à 2019 pour atteindre les de 28 Mt. Parmi les indicateurs au vert, les flux de GNL. À 8,8 Mt, l'établissement portuaire estime avoir enregistré une « niveau record ». Le segment a été porté par le « dynamisme du marché mondial » et « le coût attractif du gaz », observe la direction portuaire. Dans ce secteur, le port ligérien a comptabilisé 21 opérations de transbordement en provenance du port sibérien de Yamal, foyer arctique d’une intense activité autour du GNL pour alimenter la Chine gourmande en énergies. À Nantes, le terminal méthanier a été fréquenté par des méthaniers de type Q-Flex et Q-Max, qui figurent parmi les plus grandes unités au monde avec leurs 345 m de long. 

Effet constitution de stocks dans les vracs agroalimentaires

En forme également, les vracs agroalimentaires ont soldé la terrible année sur une hausse de 15 %, notamment tirée par les importations de vracs destinés à l'alimentation animale (2,1 Mt, + 11 %). « Le terminal multivrac a été particulièrement sollicité pendant la première phase de la crise sanitaire, pointe le port, qui l’attribue à la forte demande de protéines de la part des fabricants d'aliments pour bétail durant le confinement acte 1 dans l'objectif de constituer des stocks.

Céréales en grande forme

Sans surprise, la phénoménale campagne céréalière 2019-2020 a profité à tous les ports céréaliers, dont fait partie Nantes-Saint-Nazaire. Les volumes ont grimpé de 21 % pour atteindre 0,8 Mt. Les silos ligériens ont surtout connu une activité soutenue au premier trimestre. Selon l'établissement portuaire, là aussi, les volumes ont principalement été portés « par une forte demande des pays du Maghreb craignant des ruptures de chaîne logistique en raison de la crise sanitaire. » Toutefois, la dynamique des exportations a été stoppée dès juillet, les mauvaises conditions climatiques ayant affecté la récolte 2020. La performance ne sera pas renouvelée. La prochaine campagne s’annonce mauvaise et se fera donc ressentir dans les trafics portuaires.

Le pétrole brut en chute de 24 %

Sur le front des trafics déprimés figure notamment le pétrole, sans surprise toutefois au vu de la déroute des marchés pétroliers en 2020. Le GPM de l’Atlantique a souffert du ralentissement brutal du raffinage, conséquence directe de la baisse de la consommation de carburant due à la crise sanitaire. Celle-ci a d'ailleurs contraint le groupe Total à interrompre les activités de la raffinerie de Donges dès le mois de novembre. Les importations de pétrole brut ont baissé en un an de 24 %, à 5,9 Mt pendant que les exportations de produits raffinés chutaient de 22 %, à 3 Mt. Mais la progression de 18 % des importations de produits raffinés (1,6 Mt) ont opéré « un rééquilibrage sur le marché national ».

Sous sollicitation des vracs

De leur côté, les approvisionnements en charbon ont enregistré un faible niveau (0,2 Mt), résultant de la sous sollicitation de la centrale électrique EDF de Cordemais au cours de la période. Les principaux vracs destinés à la construction ont accusé une baisse plus prononcée de 7 % en 2020.

Le ro-ro à la peine

À 0,4 Mt, le terminal roulier a connu une baisse de 29 %, témoignant des grandes difficultés des secteurs automobile et aéronautique particulièrement affectés par la crise sanitaire. « L'arrêt des usines de production de véhicules et la fermeture des concessions ont poussé les armateurs à suspendre leurs liaisons maritimes pendant plusieurs semaines », indique le port.

Il a fallu attendre le milieu de l’année pour que la ligne opérée par l'armement espagnol Suardiaz entre Montoir-de-Bretagne et le port espagnol de Vigo pour l'importation des véhicules du groupe PSA, suspendue pendant un mois et demi, soit réactivée avec trois escales hebdomadaires en juin. La baisse d'activité d'Airbus a contraint LD Seaplane, filiale de Louis Dreyfus Armateurs, à réorganiser ses lignes maritimes en positionnant seulement deux navires contre cinq habituellement. 

Le conteneur en berne

Enfin, en matière de conteneurs, le trafic du terminal de Montoir-de-Bretagne a clôturé l'année sur 153 000 EVP, soit 1,6 Mt (- 10 % par rapport à 2019). Nantes-Saint-Nazaire a fait les frais, comme de nombreux ports, des annulations d’escales. Elle chiffre le repli des importations et 10 % et celui des exports à 7 %.

Vincent Calabrese

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