Améliorer le réseau et les accès ferroviaires des bassins phocéens du port de Marseille-Fos, avancent le Grand Port maritime de Marseille (GPMM) et SNCF Réseau, les deux porteurs du projet.
La procédure de concertation publique du « projet de reconstitution des fonctionnalités ferroviaires de la gare du Canet », dont les activités remorques et conteneurs doivent être relocalisées en 2024, a été ouverte le 16 novembre et doit se tenir jusqu’au 20 décembre. La première réunion s’est tenue en présence du président du directoire du GPMM, Hervé Martel, du préfet de région Christophe Mirmand et du directeur du design du réseau de SNCF Réseau Patrick Larminat. Elle sera suivie par un atelier thématique le 21 novembre puis par un atelier visite le 29 novembre.
L’ouverture du dialogue avec l’ensemble des parties prenantes doit permettre d’identifier les mesures d'accompagnement permettant de « déployer le projet dans des conditions acceptables pour les riverains ». Pour assurer le développement des trafics (conteneurs et remorques) sur les bassins est du port (en ville) dans des conditions acceptables pour les riverains, « la solution prévoit de reconstituer une partie du chantier de transport combiné ferroviaire du Canet, pour traiter le fret ferroviaire marseillais et un accès pour les trains complets à destination du port », indique le communiqué.
Éviter la création d’un nouveau site industriel
Le site actuel de la gare du Canet doit être restitué à Euroméditerranée pour un aménagement en parc urbain. Le trafic de combiné doit être transféré sur la plateforme de Clésud à Miramas, au nord de Marseille, où des développements sont en cours, portés par Open modal (un nouveau terminal multimodal) et le groupe Charles André (agradissement de ses installations). Le fret ferroviaire lié au port est planifié à Mourepiane (près du terminal Med Europe).
Réparti ainsi entre Marseille et la plateforme de Clésud, la proposition assure le maintien du nombre de trains de fret entrant et sortant de Marseille et leur intégration au trafic ferroviaire, est-il assuré.
Mise en service du raccordement de Mourepiane
Pour pouvoir accueillir des trains complets, il faudrait « rationaliser le fret ferroviaire entrant dans Marseille » et ainsi éviter « le grand nombre de camions actuels repartant du Canet vers l'Ouest du département en traversant le Nord de la ville », indique le communiqué du GPMM. Pour ce faire, d'ici à début 2026, il est question de « remettre en service » le raccordement de Mourepiane, de créer sur les terre-pleins portuaires de ce terminal un faisceau de réception ferroviaire pour recevoir les trains complets de fret, de renforcer le faisceau de manœuvre de Saint-André avec l'ajout d'une voie supplémentaire et enfin, d’adapter la capacité du faisceau ferroviaire de chargement du terminal maritime Med Europe, situé près du site de Mourepiane.
L'UMF Marseille Fos a un plan pour sortir les bassins Est de l'ornière
Historique dossier clivant
Les bassins Est ne disposent pas encore d’un système ferroviaire adapté aux trafics rouliers, contrairement aux conteneurs. Actuellement, l’accès au port n’est possible que par le faisceau d’Arenc, voies dont la longueur (550 m) n’autorise pas les trains longs de 750 m, le gabarit compétitif. Or, le faisceau entre en conflit d’usage avec la grande affaire ferroviaire de la métropole : la ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur qui fait la part belle aux TER.
« Compte tenu de l’évolution à terme des trafics rouliers et conteneurs : il faudrait six trains par jour de 700 m de long », expliquait Marc Reverchon, représentant de la place portuaire au sein du conseil du développement du GPMM, à l’occasion d’une intervention.
Le terminal combiné, qui devait être terminé en 2024, a subi des années de valse-hésitation. Et le calendrier du raccordement de Mourepiane, qui doit permettre de connecter le port à la ligne historique Marseille-Paris, a essuyé un nouveau report jusqu’en 2027. La découverte d’une pollution au chrome au niveau du tunnel de Soulat est avancée pour justifier le nouvel délai. La précédente enquête publique avait, elle, achoppé sur la crainte des riverains. Pour les professionnels du port, réunis au sein de l’Union maritime et fluviale de Marseille Fos (UMF), la mise en service du terminal combiné et le raccordement ferroviaire vont de pair car la connexion permettrait l’ouverture d’une autoroute ferroviaire et ils n’ont pas l’intention d’attendre encore pour l’obtenir.
A.D.