L'insubmersible port d'Anvers

 

Contre toute attente, le port scaldien a clôturé un premier trimestre avec un trafic maritime de conteneurs en hausse de 9,5 % par rapport à la même période de l’année précédente. Encore préservé durant ce premier trimestre alors que les alliances maritimes qui font ses affaires multiplient les suppressions d’escales, Anvers ne devrait pas échapper au couperet dès le prochain exercice trimestriel. 

La pandémie aura épargné Anvers durant le premier trimestre. Le port flamand a enregistré un trafic global en hausse de 4 % (59,1 Mt) et il le doit au volume de conteneurs traités qui limite la casse sur d’autres segments ne connaissant pas la même fortune, tels les marchandises diverses conventionnelles (- 27,8 %) et les véhicules (- 18 %). Le n° 2 européen maintient aussi sa fréquentation puisque 3 476 navires y ont fait escale, soit 1,2 % de moins qu'au premier trimestre 2019. 

Avec une croissance de 9,5 % en EVP (soit 3,02 MEVP) et de 9,4 % en tonnage (35,9 Mt), le conteneur reste en hausse dans quasiment toutes les régions à l'exception d'un léger recul en provenance d'Extrême-Orient (- 2,2 %). Certes, des escales ont sauté dans le cadre du trafic Asie-Europe du Nord, ce qui a occasionné des pertes de volumes (-2,2 % à Anvers). Mais les grèves des ports français ont eu un effet fortement compensatoire.

Les grands terminaux à marée ont effectivement très bien travaillé au cours du premier trimestre. Le MPET, exploité conjointement par MSC et PSA, a traité 1,97 MEVP (dont 9 % en fluvial) et enregistré une progression de 10 %. L’exploitant s’attend encore à un bon résultat pour la période de la mi-avril, mais ne se fait guère d’illusions pour les semaines qui suivront, et ce jusqu’à la fin juin. Outre des réductions d’escales que projette encore l’alliance 2M (MSC et Maersk) entre l’Asie et l’Europe du Nord, un service atlantique est arrêté pour cinq semaines tandis que des escales de et vers l’Inde seront également compromises. La baisse de volume pourrait alors se situer au-delà de 20 %.

Seul un terminal semble affaibli

Le manutentionnaire singapourien se prépare toutefois à un second exercice moins favorable. THE Alliance a modifié ses rotations, à la fois de et vers l’Asie, de et vers l’Amérique du Nord et l’Inde. Le terminal Antwerp Gateway, que gère l’opérateur émirati DP World, a clôturé le trimestre avec 700 000 EVP, mais sera également confronté à des annulations d’escales.

Antwerp Container terminal (groupe Sea Invest) a traité pour sa part 120 000 EVP, mais y enregistre une performance (+ 20 %). NileDutch et Independent Container Line (ICL), qui y opèrent, n’ont pour l’heure pas manifesté de changements dans les services.

Seul l’Antwerp Euroterminal (groupe Grimaldi) détonne avec ses volumes en recul de 10 %, à 70 000 EVP. Il reflète le fléchissement du trafic avec l’Amérique du Sud, ainsi qu’avec certaines régions de la Méditerranée. Son grand client ACL est confronté à la baisse des exportations d’Europe. Mais l’armement n’a donné aucun signe laissant supposer une restructuration de la rotation.

Hors conteneurs 

Les marchandises diverses – les importations étant plus touchées que les exportations – ont été particulièrement affectées par tendance négative du fer et de l’acier, en forte contraction de 36,8 %. L'arrêt du commerce automobile a eu un double effet : une réduction des importations d'acier d'une part et une baisse de 18 % du nombre de voitures neuves d'autre part, indique l’autorité portuaire. Le volume total de ro/ro plonge de 20,3 %.

Les vracs se maintiennent. Le vrac sec était en légère hausse, de 1,2 % à la fin du premier trimestre. « Au cours de cette période, trois fois plus de charbon ont été traités qu'à la même période l'année dernière, en raison de la spéculation accrue sur ce produit. Dans le même temps, la ferraille, les engrais, le minerai et le sable ont subi des pressions à la baisse », justifie Anvers.

Le vrac liquide, quant à lui, est resté stable, n'enregistrant qu'une légère baisse de 0,7 % due principalement au ralentissement de la croissance économique et à la fluctuation des prix du pétrole. Le volume des produits chimiques a connu une croissance de 4 %. Les dérivés du pétrole ont pour leur part augmenté de 1,3 %, tandis que le pétrole brut a en revanche baissé de 13,5 % à la fin du mois de mars.

« L'impact de la crise au cours du premier trimestre est resté assez limité, mais il se fera sentir au deuxième trimestre avec des départs annulés, la fermeture de grands secteurs industriels tels que l'industrie automobile en Europe occidentale et le changement de comportement des consommateurs », ne cache pas Jacques Vandermeiren, le PDG du port d'Anvers, qui se garde de tous pronostics, mais gage sur sa capacité de stockage pour servir de tampon à l'économie. « Cela permettra un redémarrage plus rapide de l'industrie et une reprise de la consommation en Belgique et dans une partie de l'Europe », espère-t-il.

Bernard Van den Bossche / Adeline Descamps

 

 

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