« Le port de Bordeaux ayant vu ses trafics décroître depuis dix ans, notre premier objectif est de stabiliser l’activité existante et de sécuriser les services portuaires. On se doit ainsi d’investir sur Bassens qui concentre 60 % de l’activité du port et sur lequel se développent de nouvelles filières, agroalimentaire et économie circulaire » indique Jean-Frédéric Laurent, président du directoire du Grand Port maritime de Bordeaux (GPMB), présentant les priorités du plan stratégique 2021-2025.
Issue d’une consultation très large, la feuille de route, qui ne sera définitivement adoptée qu’après les avis du conseil scientifique d’estuaire et l’Autorité environnementale, se veut aussi « symbolique de la reprise de dialogue » entre le port et ses usagers. Un « engagement fondamental que nous avions pris en 2019 », insiste le directeur du port.
12 M€ dédiés à la manutention et au stockage
Alors que 9 M€ ont été déjà investis en 2021 pour moderniser le terminal à conteneurs de Bassens, une nouvelle enveloppe de 12 M€ sera dédiée en 2022-2023 aux services de manutention – notamment avec la livraison d’une nouvelle grue –, et à la capacité de stockage via la construction de deux hangars et la rénovation d’un ancien bâtiment, tous autonomes en électricité, pour une surface totale de 12 000 m2.
« Une troisième phase, non budgétée pour l’instant, portera sur la remise à niveau des voies ferroviaires pour des trafics de conteneurs et vracs, afin de créer à terme un petit terminal multimodal », annonce Jean-Frédéric Laurent. « Tous ces aménagements appuieront ainsi notre politique commerciale, et notamment le développement des filières liées à l’économie circulaire qui montent actuellement en puissance et permettront de prendre le relais de la décroissance attendue sur les imports d’hydrocarbures raffinés. »
« Le Verdon est loin d’être oublié »
Au-delà de Bassens, le plan stratégique prévoit également 15 M€ dans les trois ans à venir pour rénover les infrastructures liées aux activités de réparation navale et démantèlement de navires, un chantier d’ores et déjà engagé.
« Le terminal du Verdon est loin d’être oublié », ajoute le directeur du port. En septembre dernier, l’infrastructure a rejoint la liste des 49 nouveaux « sites industriels clés en main », en mesure d’accueillir sur 37 ha de nouvelles activités. Pour favoriser cette impulsion, le GPMB vient de lancer un AMI pour un projet de ferme photovoltaïque sur 45 ha à proximité, en accord avec ses ambitions en matière de décarbonation des activités.
Dans cette optique, Bordeaux s’emploie à s’inscrire dans les futurs réseaux de fabrication et d’usage autour de l’hydrogène. Plusieurs projets sont à l’œuvre, de la valorisation de l’hydrogène fatal de l’industriel Nouryon à l’implantation sur 50 ha à Ambès, par la société GH2, d’une unité de production d’hydrogène couplée à de la fabrication d‘ammoniac. « C’est un projet d’envergure nationale », souligne Jean-Frédéric Laurent, « la production de 14 000 t d’hydrogène, avec des électrolyseurs d’une puissance de 100 MW, n’existe pas encore en France. »
Marianne Peyri