La Russie et la Mongolie se positionnent pour remplacer le charbon australien

Les tensions diplomatiques entre la Chine et l’Australie repositionnent les flux. La Russie et la Mongolie avancent leurs pions. Fujian Guohang Ocean Shipping et le fournisseur de charbon russe Elga Coal vont créer une entreprise commune afin d'exporter du charbon à coke vers la Chine.

En raison de son différend diplomatique avec l’Australie, son deuxième fournisseur de charbon après l’Indonésie, la Chine, qui engloutit la moitié de la consommation mondiale, est contrainte de diversifier son sourcing pour sécuriser ses approvisionnements. Les analystes établissent depuis plusieurs semaines des scénarios qui, selon les options, pourraient reconfigurer les routes maritimes. Or, celui qui pour l’instant semble prévaloir est bien celui de la proximité.

La Russie, troisième exportateur mondial de charbon derrière l’Indonésie et l’Australie, et la Mongolie, quatrième fournisseur du géant asiatique, s’affirment comme les gagnants immédiats. En septembre dernier, la Mongolie avait déjà remplacé l'Australie comme premier fournisseur de charbon à coke de la Chine.

Course à la part de marché

Ces choix ne font pas vraiment les affaires du transport maritime. La Russie n’est pas un scénario haussier du point de vue du tonnage/km, le pays n’étant pas aussi éloigné du continent asiatique que l’Australie. La Mongolie sert la Chine par voie terrestre. Mais le lancement du canal vert et d’une ligne express Chine-Mongolie, qui vise à améliorer l'efficacité logistique aux postes frontaliers, pourrait stimuler l’acheminement par la voie d’eau. Les deux pays se sont engagés en septembre à renforcer leur coopération bilatérale.

Emblématique, Fujian Guohang Ocean Shipping vient de signer un accord avec le fournisseur de charbon russe Elga Coal en vue de créer une entreprise commune afin d'exporter du charbon à coke vers la Chine. L'accord devrait faire grimper les importations de charbon russe de 30 Mt supplémentaires, selon les données du Nikkei, portant alors le volume total des exportations du bitumineux russe vers la Chine à plus de 60 Mt (33 Mt ont été exportés en 2019).

Chine/Australie : toujours plus de vraquiers pris en otage

Changement dans la répartition des flux
 
Selon l'Association chinoise du transport du charbon, il n’y aura pas de changement fondamental dans la structure des échanges – en 2019, les cinq premiers pays ayant commercé du charbon avec la Chine sont l'Indonésie, l'Australie, la Russie, la Mongolie et les Philippines – mais dans les volumes alloués. La Chine a importé 75 Mt du combustible australien en 2019, soit le même volume que l'année précédente, avec des importations mensuelles moyennes de 6,31 Mt. La qualité et le prix entre les différentes origines feront la différence.

Pour l’heure, l'envolée de la demande de charbon par la Chine a fait bondir de 9,7 % l’indice de fret maritime du vrac sec, qui suit les taux des capesize, panamax et supramax. Le revenu journalier moyen des capesize, qui transportent généralement des cargaisons de 150 000 t (minerai de fer et charbon), a augmenté de 3 376 $ pour atteindre 24 507 $/j. Le prix des panamax, qui transportent généralement des cargaisons de charbon ou de céréales d'environ 60 000 à 70 000 t, ont également progressé, de 550 $ pour s’établir à 14 581 $/j.

Adeline Descamps

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