Mieux qu’Anvers mais bien moins que Rotterdam, ses grands voisins du nord-européen. Hambourg a soldé l’année 2021 sur un trafic global de 128,7 Mt, en légère croissance, de 1,9 %, par rapport à l’année pandémique. Avec 8,7 MEVP, les flux de conteneurs ont augmenté de 2,2 %.
Le transport ferroviaire de marchandises reste un incontestable motif de satisfaction. En 2020, le transport par le rail entre le port maritime et son hinterland avait apporté au port 46,6 Mt et 2,6 MEVP, sa part dans la répartition modale s’établissant ainsi à 50,7 %. L'année dernière, ces volumes ont été portés à 48,5 Mt, engrangeant une nouvelle progression de 4 %, alimentée par des services supplémentaires de trains de conteneurs qui vont de surcroît plus loin dans les terres, jusqu'à 300 km. Avec 2,79 MEVP, le report des boîtes s’est accru de 8 %. Le port hanséatique peut désormais se prévaloir d’une part modale de 51,5 % alors que celle de la navigation intérieure s’établit à 2,4 %. Encore imposante, la route perd chaque année un peu plus de parts de marché.
160 000 EVP par le rail
Dans un contexte de désorganisation généralisée du transport maritime, le train a eu l’opportunité de prouver sa capacité à aller chercher loin des boîtes loin dans un timing fiable et une compétitivité-prix.
« Même si une vingtaine de jours sont actuellement nécessaires pour parcourir les 12 000 km entre la Chine et Hambourg, la voie terrestre via la nouvelle route de la soie est plus rapide qu'un transport maritime. Pour les marchandises sensibles au facteur temps, les services de trains de conteneurs constituent donc une alternative intéressante entre l’Allemagne et la Chine », confirme Axel Mattern, directeur général adjoint de Hambourg Hafen Marketing (HHM), société qui assure le développement commercial du port.
En 2021, environ 160 000 EVP ont été acheminés par le rail entre Hambourg et plus de 25 destinations en Chine, soit une augmentation de 51 %. « Il y a désormais 290 services ferroviaires chinois au départ et à destination de Hambourg », ajoute le cadre dirigeant.
L’Elbe accessible aux dernières générations de porte-conteneurs
Pour ce qui est des autres trafics, pas de vagues, à l’image de l’atone croissance générale, à la seule exception du vrac sec. Les marchandises générales (+ 1,3 %) se taillent la part du lion avec 88,9 Mt. Dans ce segment, le conteneur (8,7 MEVP, + 2,2 %) n’est sans doute pas à la hauteur des attentes.
Le troisième port du range nord ne cueille pas encore les fruits des travaux d’approfondissement sur l’Elbe. Désormais, indépendamment de la marée, les plus grands porte-conteneurs, d'une largeur jusqu'à 62,5 m ou d'une longueur de 400 m, peuvent désormais entrer dans le port avec un tirant d'eau jusqu'à 13,10 m. Ils peuvent surtout naviguer et s'y croiser en toute sécurité. L’an dernier, 221 porte-conteneurs d'une capacité comprise entre 18 000 et 24 000 EVP ont fait escale à Hambourg. Une augmentation de 16,9 %.
Le charbon, le grand retour
Hambourg a en revanche profité de l’exceptionnelle conjoncture des matières premières l’an dernier. Avec 21,6 Mt, le vrac sec a bondi de 11,2 %. Les principales contributions proviennent des importations de charbon, en hausse de 15,9 % à 5,5 Mt, et de minerai de fer, de 10,6 % à 10,5 Mt. La dépression des céréales coûte en revanche cher au segment qui accuse une baisse de 14,7 %. Les vracs liquides (+ 1,7 %, 11,8 Mt) ont été surtout portés par les exportations de produits pétroliers.
« Si l'on considère les volumes de marchandises traités dans le port, il ne faut pas oublier que la seule production allemande génère une valeur d'environ 116 Md€ en exportations chaque année via le port de Hambourg », ajoute Ingo Egloff, directeur de Hambourg Hafen Marketing.
Chine, premier client
Parmi les dix principaux pays partenaires de Hambourg pour le conteneur, pas de mouvements. Après le passage à vide de 2020, la Chine a retrouvé son rôle de premier plan (+ 5,5 %, 2,6 MEVP). Les relations entre les deux pays vont être confortés. Hapag-Lloyd lance en avril le China Germany Express (CGX), un service qui reliera chaque semaine Hambourg à Dachan, au large de Shenzhen. Il portera alors à 18 le nombre de services entre le troisième port nord-européen et les leaders portuaires mondiaux.
Adeline Descamps