D'ici la fin de l'année, la capacité installée d'électrolyseurs en Chine devrait atteindre 1,2 Gigawatt, soit 50 % de la capacité mondiale de production, annonce l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport sur l'hydrogène publié le 22 septembre.
Le titre désamorce toute mauvaise interprétation : « Le manque de soutien politique et les pressions croissantes sur les coûts mettent en péril les plans d'investissement en faveur de l'hydrogène à faible taux d'émission »
Si l'élan en faveur de l'hydrogène à faibles émissions continue de croître, la lenteur dans l'octroi d'incitations financières et les pressions persistantes sur les coûts menacent les projets, alerte l'AIE.
38 Mt par an
La production annuelle d'hydrogène à faibles émissions pourrait atteindre 38 Mt par an en 2030, si tous les projets annoncés se concrétisent, dont près des trois quarts proviendraient d'électrolyseurs de source renouvelable et le reste à l'aide de CO2 capté là où il est émis (technologie de captage, utilisation et stockage du carbone, CCS).
Confluence de facteurs défavorables
Plus de 40 pays dans le monde ont mis en place des stratégies nationales pour l'hydrogène à ce jour mais la capacité installée et les volumes restent faibles, car les développeurs attendent le soutien des pouvoirs publics avant de procéder à des investissements.
À la fin de 2022, la capacité des électrolyseurs pour la production d'hydrogène atteignait près de 700 MW. Sur la base des projets qui ont fait l'objet d'une décision finale d'investissement ou qui sont en cours de construction, elle pourrait plus que tripler pour atteindre 2 GW d'ici à la fin de 2023, la Chine représentant la moitié de cette capacité.
Si tous les projets annoncés se concrétisent, elle s'élèvera à 420 GW d'ici à 2030, soit une augmentation de 75 % par rapport à l'étude réalisée par l'AIE en 2022.
Une consommation mondiale d'hydrogène de 95 Mt en 2022
La consommation mondiale d'hydrogène a été estimée à 95 Mt en 2022, soit une augmentation de près de 3 % par rapport à l'année précédente.
En Europe, où l'activité industrielle a été affectée par la forte hausse des prix du gaz naturel, l'adoption de l'hydrogène bas carbone reste très limitée (0,6 % de la demande totale d'hydrogène). En conséquence, la production et l'utilisation de l'hydrogène en 2022 ont rejeté quelque 900 Mt de CO2 dans l'atmosphère, rappelle l'Agence.
Pour rappel, les électrolyseurs permettent de séparer l'hydrogène et l'oxygène au sein de la molécule d'eau (H20) grâce à l'utilisation d'électricité, d'origine renouvelable (solaire, éolienne, hydro-électrique ou nucléaire). L'hydrogène industriel est issu jusqu'à présent du gaz méthane, peu chère mais à forte empreinte carbone.
A.D.