Northern Lights engrange un deuxième grand client pour son site de stockage de CO2 en mer du Nord

La centrale électrique à biomasse d'Ørsted Asnæs

430 000 t de CO2 seront capturées chaque année sur les deux centrales d'Asnæs et d'Avedøre, avant d'être transportées par la mer jusqu'à Øygarden, en Norvège, pour y être stockées de manière permanente.

Northern Lights, la coentreprise détenue par Equinor, Shell et TotalEnergies pour développer la technologie de capture et stockage de CO2, s'est vu attribuer le 15 mai par le géant danois des parcs éoliens et des infrastructures énergiques Ørsted un contrat d'une durée de dix ans.      

le groupe énergétique danois Ørsted, qui développe, construit et exploite des parcs éoliens et solaires et des installations de production et de stockage d'énergies (17,8 Md€ de chiffre d’affaires, 8 000 personnes), a attribué à Northern Lights le marché du transport et du stockage de 430 000 t par an d’émissions de CO2 biogénique.

Le CO2 sera capté sur les deux centrales électriques biomasse (paille et copeaux de bois) d'Asnæs et d'Avedøre au Danemark avant d'être transporté par la mer jusqu'en Norvège, pour y être stocké de manière permanente.

L'accord, signé avec la coentreprise créée par Equinor, Shell et TotalEnergies en vue de développer le marché du CSC [capture and storage carbon, capture et stockage de CO2] en Europe, est prévu pour une durée de dix ans.

« Cet accord confirme le potentiel commercial du marché du CSC en Europe et montre que le marché évolue rapidement », fait valoir Børre Jacobsen, directeur général de Northern Lights, cité dans un communiqué.

Ørsted a, pour sa part, obtenu un financement public de l'Agence danoise de l'Énergie dans le cadre du premier appel d'offres danois du Fonds CCUS pour développer un centre de captage du CO2 sur les deux centrales électriques, objets du nouveau contrat.

Début de l'exploitation prévu en 2024

Pour rappel, les trois grandes majors européennes associées au sein de ce projet, entendent transporter le CO2 émis par de grandes sources industrielles en Europe et l’enfouir en mer du Nord dans un réservoir géologique situé à 2 600 m sous le fond marin.

Le CO2 sera ainsi transporté par la mer jusqu'au terminal de réception d'Øygarden, à l'ouest de Bergen en Norvège, puis acheminé du terminal par pipeline pour être stocké de façon « permanente », «  fiable » et « sécure », selon ses promoteurs.

Le début de l'exploitation est prévu en 2024. Les infrastructures sont quasiment finalisées, indique la joint-venture qui gage sur l'intérêt croissant des secteurs industriels en Europe. Le premier transport est attendu pour 2026.

Deuxième contrat d'envergure

Avec la danoise Ørsted, la société norvégienne engrange son deuxième grand client.

En août dernier, le consortium a signé un premier accord commercial avec le fabricant norvégien d'engrais et d’ammoniac Yara. Le CO2 sera capté sur le site de Sluiskil, son usine d'ammoniac et d'engrais située aux Pays-Bas. À partir de début 2025, 800 000 t de CO2 par an seront ainsi piégées, comprimées et liquéfiées puis acheminées jusqu'au site de Northern Lights.

Deux premiers navires commandés

La coentreprise a commandé au constructeur chinois Dalian, en octobre 2021, ses deux premiers navires d’une capacité de 7 500 m3, soit près du double de celle des transporteurs existants (d'environ 3 600 m³), marquant ainsi la première phase du développement de ce projet.

Les unités de 130 m de long, immatriculées sous pavillon norvégien et classées par DNV, devraient être livrées durant le premier semestre 2024. Elles seront propulsées au GNL avec une assistance vélique.

Une technologie qui accroche les intérêts

Les experts climat de l'ONU (Giec) ont estimé, dans leur dernier rapport de référence, que le monde devra compter sur le captage et stockage du CO2 pour contribuer à « abattre » les quelque 40 milliards de tonnes de CO2 émis chaque année au niveau mondial.

Le captage et le stockage du carbone est l'une des quatre voies crédibles vers l'objectif zéro net, considère aussi l'Agence internationale de l'énergie. Dans le scénario zéro net de l'AIE, le bio-CCS joue un rôle important non seulement pour réduire mais aussi pour éradiquer totalement les émissions de CO2.

La biomasse absorbant le CO2 de l'atmosphère, la technologie pourrait assurer une suppression nette nette du CO2 dans le cas Ørsted.

Adeline Descamps

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