Centrale à charbon de Gardanne : les carburants renouvelables n'alimenteront pas les navires

Article réservé aux abonnés

L’unité de production de carburants renouvelables, qui doit se substituer à l’ancienne centrale thermique alimentée au charbon de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, abandonne la production du méthanol qui devait approvisionner les navires sur les ports de Marseille-Fos et de Toulon.

Porté par l'entreprise Hy2gen, société pionnière allemande de l'hydrogène vert, le projet de reconversion de l’ancienne centrale au charbon de Gardanne, fermée fin 2020, en une unité de production de carburants renouvelables a été modifié dans la capacité de production initialement prévue, les process industriels tandis que des arbitrages ont été effectués dans le portefeuille de produits.

Ces décisions ont été prises à l’issue de la phase de concertation publique, dont les conclusions ont été publiées le 22 février, pour tenir compte des critiques de riverains. La future unité ne sera plus classée comme Seveso, l'industriel ayant abandonné la production de méthanol qui devait approvisionner les navires sur les ports de Marseille-Fos et de Toulon.

Kérosène par distillation

Hy2gen ne se concentrera à l'avenir que sur la production de carburants pour l'aviation. Le mécanisme pour obtenir ce kérosène se ferait par distillation, processus ne nécessitant par l'installation d'une torchère qui inquiétait les riverains. La capacité de production totale du site à partir d'hydrogène vert et de biomasse va également être réduite de moitié pour atteindre les 50 000 litres de kérosène par jour au lieu des 100 000 litres prévus au départ.

Cette revoyure permettra, selon Hy2gen, de limiter l'exploitation de bois d'origine forestière pour privilégier des « résidus de biomasse et des matières végétales non-alimentaires tels que noyaux d'olives, ceps de vigne ».

Investissement revue de près de moitié

L’investissement a été revue de près de moitié, de 460 à 250 M€. De nouvelles concertations doivent avoir lieu d'ici à l'automne 2023 avant de nouvelles études de faisabilité, et enfin  une enquête publique au premier trimestre 2024.

La mise en service de ce projet est désormais prévue pour fin 2028 avec une cinquantaine d'emplois directs à la clé et 200 indirects, a indiqué l'entreprise à l’AFP. L'entreprise partagera le site avec une centrale à biomasse exploitée par GazelEnergie, une filiale du groupe EPH de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky et propriétaire foncier du lieu depuis 2019.

Après des mois de conflits sociaux en réaction aux 98 emplois supprimés, un accord signé entre l'État, l'exploitant GazelEnergie et les partenaires sociaux garantit l'embauche de huit salariés et la reconversion à terme de 26 autres sur la centrale biomasse. 

Votée en septembre 2019, la loi Énergie et Climat visant une baisse de 40 % de la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030, a validé la fermeture en 2022 des dernières centrales à charbon. 

La rédaction

Marchés

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15