Le troisième port de commerce breton présente, à l’issue du troisième trimestre 2021, un bilan en nette augmentation par rapport à celui de 2020, fortement impacté par la crise sanitaire et par des grèves de dockers. Le tonnage manutentionné sur les quais de la cité malouine ont bondi de plus de 38 %, passant de 522 000 à 721 000 t. Et ce, en dépit de la tourmente dans laquelle s’est trouvée notamment la Brittany Ferries du fait des difficultés générées par le Brexit et la pandémie.
À l’instar de Brest et de Lorient, Saint-Malo est d’abord un port d’importation qui s’appuie sur le trépied: engrais agricoles, alimentation animale et bois. Cependant, les exportations représentent 20 % de l’activité, avec des flux surtout à destination des îles Anglo-Normandes.
En temps normal, il voit aussi passer un important trafic passagers avec des lignes vers Portsmouth, assurée par Brittany Ferries, et Jersey et Guernesey, reliées par Condor Ferries. Saint-Malo a aussi été cette année un des premiers ports à recevoir des paquebots suite à la reprise de l’activité de croisières. Les yachts de la compagnie du Ponant ont notamment habillé les remparts de la ville intra-muros.
En ce qui concerne les autres segments, les produits chimiques ont fait une progression remarquée avec 247 000 t, un chiffre en hausse de plus de 40 % par rapport à 2020. Les produits azotés se taillent la part du lion avec 161 000 t. Les trafics de pneus broyés pour les cimenteries et chaufferies affichent eux aussi une belle santé à 70 000 t et 51 % de croissance tout comme les produits forestiers, de 7 000 à 31 000 t.
Lourds investissements
D’importants investissements sont réalisés ou annoncés, notamment pour améliorer la desserte portuaire. Ainsi, le pont tournant est désormais en place après de longs mois de travaux. Ce chantier sera suivi par la modernisation du terminal ferry et de la gare maritime. Ces travaux sont financés par la Région Bretagne et Edeis, le concessionnaire. Sur l’année en cours et la prochaine, 7,3 M€ sont également prévus pour renouveler la flotte de remorqueurs.
Quant aux deux autres ports bretons de la Manche, Roscoff et Saint-Brieuc-Le Légué, ils n’ont pas vécu au même rythme. Roscoff, en grande partie tributaire des trafics de la compagnie transmanche Brittany Ferries, a vu ses résultats malmenés, avec des volumes chutant de 142 000 à 104 000 t. Le Légué a maintenu le cap à 269 000 t, en légère progression de 2000 t. Les bois et engrais constituent une grande partie de son fonds de commerce.