Avec un trafic de 6,8 Mt en 2019, le port aquitain a encore perdu 250 000 t par rapport à 2018. Loin des 9 Mt réalisés en 2013. Pour Jean-Philippe Laurent, Président du directoire du GPMB, depuis mars 2019, la relance de la dynamique passe par l’investissement. De fait, peu après son arrivée, 9 M€ ont été programmés sur 2019-2020 pour réorganiser le terminal conteneurs de Bassens.
Depuis le projet avorté d’un grand terminal à conteneurs au Verdon, suivi du départ de MSC de la place bordelaise, ce trafic est sérieusement à la peine. Seul opérateur actuel, CMA-CGM a enregistré en 2019 un trafic de 30 643 EVP (pleins-vides). En 2012, avant la fermeture du Verdon où opérait MSC, le conteneur offrait au port aquitain un trafic de 63 000 EVP. En sept ans, le port a ainsi vu son activité réduite de moitié. En rendant le terminal de Bassens plus opérationnel, le GPMB veut croire en une reprise. « Nous avons aussi renoué le contact avec MSC qui, depuis qu’il a quitté Bassens, passe par la voie ferroviaire mais se heurte à des problèmes. Nous espérons que MSC reviendra sur le terminal de Bassens dès qu’il sera rendu plus optimal », gage Philippe Dorthe, président du GPMB qui évoque aussi une possible escale supplémentaire de CMA-CGM. Untravail de fond pour capter un trafic de vins et spiritueux avec la Charente et, « pourquoi pas, envisager une reprise de la ligne régulière avec l’Afrique ».
Le fluviomaritime pour réamorcer le Verdon
Quant au terminal du Verdon, dont les nouvelles grues inutilisées depuis quatre ans sont devenues inexploitables, la première piste de relance serait le fluviomaritime. « Les sociétés actuelles basées au Verdon, au lieu de réceptionner leurs conteneurs à Bassens et de les acheminer par camion vers le Médoc, pourraient utiliser cette alternative par le fleuve », estime Philippe Dorthe, pour lequel la relance, à plus long terme, passera par l’innovation. Le GPMB veut proposer aux collectivités territoriales la création d’une Conférence permanente du fleuve « pour du transport de conteneurs ou de déchets ». Ces ambitions pourraient être aidées par des fonds européens et se coupler avec le développement d’usages liés à l’hydrogène. Fin janvier, lors des Assises européennes de la transition énergétique, un protocole d’accord a été signé entre le port, Storengy (stockage de gaz naturel), et Nexeya (systèmes électroniques) afin d’étudier le potentiel de développement de l’hydrogène sur la zone d’Ambès avec, dans le viseur, des projets autour de la conception de barges fluviales à l’hydrogène et/ou de récupération et de valorisation de l’hydrogène généré par l’industriel Nouryon.