Gijón-Nantes: une autoroute de la mer dans le brouillard

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Le projet de Balearia a un atout: le développement durable. En octobre 2018, la Commission européenne a accordé, dans le cadre du dispositif de la Connecting Europe Facility (CEF), une subvention de 11,8 m€ pour l’adaptation de cinq navires ro-pax de Balearia au fioul et au GNL. Ce financement couvre également la mise en place d’une station d’avitaillement en GNL et d’un dispositif truck-to-ship dans le port de Gijón. L’un des cinq navires doit être destiné à la reprise de l’Autoroute de la mer (AdM) entre Gijón et Nantes.

Silencieux depuis plusieurs mois, le président de Balearia, Adolfo Utor, est sorti de sa réserve, lors d’une réunion publique à Gijón, en novembre dernier. Il a indiqué qu’une première évaluation de la future ligne avait abouti à des « chiffres très négatifs » et à des pertes élevées, pendant les trois premiers exercices. Il a annoncé à cette occasion qu’une nouvelle étude de faisabilité allait être réalisée tout en demandant un « partage des risques ». En clair, un appui financier supplémentaire sous la forme d’une subvention publique.

Financement, toujours

Ces déclarations ont eu le mérite de remettre sur le tapis, la question de la viabilité du projet. LD Lines, qui avait bénéficié d’un appui public dans le cadre du dispositif conjoint franco-espagnol d’appui aux AdM, avait jeté l’éponge en septembre 2014 après quatre années d’exploitation. En 2016, Rafael Riva, président de la compagnie Transportes Riva, avait bâti un projet de relance et sélectionné un navire. Il avait finalement abandonné.

Reste à savoir le montant de la subvention nécessaire et, surtout, qui pourrait y contribuer. L’Europe ayant déjà apporté son soutien, les regards se tournent vers le port de Gijón et le gouvernement régional des Asturies. Lors d’une réunion à Gijón, Salvador de la Encina, président de Puertos del Estado, l’organisme public de tutelle des ports de commerce espagnols, qui dépend du ministère de l’Équipement, s’est montré disposé à intervenir pour faciliter la reprise du projet.

Au siège de Balearia, on rappelle que la conversion des navires est en cours et que celui qui sera utilisé pour l’AdM « n’a pas encore été choisi ». La date de lancement de la ligne n’a pas été annoncée. Autrement dit, pour l’heure, aucune fumée blanche ne pointe à l’horizon.

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