En 2019, la ligne Dieppe-Newhaven a acheminé 376 216 passagers (– 0,9 %), 128 105 automobiles, et 16 475 « autres véhicules de tourisme ». Côté fret, elle affiche 37 120 camions et 3 364 remorques non accompagnées. Le flux généré par le logisticien dieppois Eurochannel Logistics connait un nouveau tassement conjoncturel.
Plus original, elle a aussi transporté plus de 11 000 bicyclettes. Un record lié au succès de l’Avenue Verte reliant Paris à Londres sur plus de 400 km. Et la preuve de la pertinence d’un itinéraire maritime inscrit sur le plus court chemin entre les deux capitales.
Opérée sous la marque Transmanche Ferries par DFDS dans le cadre d’une DSP, cette liaison historique est assurée par deux ferries jumeaux appartenant au Syndicat mixte de promotion de l’activité transmanche (SMPAT), désormais présidé par Alain Bazille, vice-président de Seine-Maritime. Le capital du SMPAT a pour l’essentiel été souscrit par ce département (la Seine-Maritime est également propriétaire du port de Newhaven) et, dans une bien moindre mesure, par les collectivités locales de Dieppe (ville, agglomération et CCI) et du littoral cauchois.
La Région aide les scrubbers
Malgré les appels du pied, la Région n’y est pas entrée lors de sa réunification de la Haute et Basse-Normandie. Engagée sur la flotte de Brittany Ferries opérant via Cherbourg et Caen-Ouistreham, elle préfère agir par le biais des subventions. Ainsi, la collectivité participe à hauteur de 6 M€ par navire à l’équipement en scrubbers, en cours, des Seven Sisters et Côte-d’Albâtre, de façon à répondre aux nouvelles normes d’émissions fixées par l’OMI sur la teneur en soufre des carburants marins.
Renégociée annuellement, la DSP transmanche coûte 20 M€ par an au Département. « Mais les retombées économiques et sociales de la ligne représentent entre 100 et 120 M€ », rappelle volontiers Jean-Christophe Lemaire, vice-président du Syndicat mixte Ports de Normandie et président de la régie dieppoise des activités portuaires.
Le nouveau président du Département, Bertrand Bellanger, a confirmé « l’engagement de la collectivité dans ce projet, vital pour le port de Dieppe, pour l’économie dieppoise et, plus largement, pour l’attractivité de la Seine-Maritime ».