La spécialiste du fret aérien et maritime du groupe Deutsche Post veut capitaliser sur les services ferroviaires, qui gagneraient en popularité, entre l’Asie et l’Europe. Selon un rapport publié récemment par la Commission européenne, ce corridor, galvanisé par les investissements le long des nouvelles routes de la Soie, aurait transporté 325 000 EVP en 2018. Il devrait atteindre 437 000 EVP d’ici 2030, mais pourrait dépasser les 4 MEVP s’il bénéficiait de financements et de capacités adaptés, indique notamment l’étude.
Fruit d’un partenariat entre le groupe de logistique allemand et Xi’an International Inland Port Investment &Development, le nouvel « express ferroviaire » part donc de Xi’an, emprunte un itinéraire long de 9 400 km via le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie et la Lituanie jusqu’à l’Oblast de Kaliningrad, avant de rejoindre l’UE par le passage de Mamonovo (Pologne)-Braniewo (Russie). Le dernier tronçon traverse la Pologne pour rejoindre le port de Hambourg et Neuss, une importante plateforme logistique sur le Rhin, en face de Düsseldorf. « Proposé grâce au soutien de China Railway, Belintertrans, RTSB Gmbh et UTLC-Eurasian Rail Alliance, ce service ferroviaire, le plus rapide entre la Chine et l’Allemagne, réduit également le temps de transport pour les clients d’autres pays européens, comme le Benelux, la France et le Royaume-Uni », indique le groupe.
Rapport coût-efficacité
Selon DHL, les chargeurs peuvent être intéressés un service fiable, des transit time plus courts par rapport au transport maritime et des prix plus bas que le fret aérien.
Pour doper ce trafic, le commissionnaire a annoncé l’ouverture de trois « Rail Competence Centers », en France (Le Havre), au Royaume uni (Felixstowe) et en Italie (à Gênes). « Ils seront chargés de coordonner et consolider les flux et de gérer le transport, depuis la collecte et l’export jusqu’au dédouanement et livraison à destination finale », précise le freight forwarder. DHL dispose déjà de quatre unités de ce genre en Chine, ainsi qu’en Pologne, le premier inauguré en Europe en 2008.
« Deux facteurs influenceront l’évolution de ces routes, ajoute le rapport européen, les subventions publiques au transport ferroviaire et les infrastructures le long des principaux axes ferroviaires et aux points de passage frontaliers, en particulier entre la Pologne et le Belarus ».
