À Rotterdam, le trafic par conteneur s’avère le vecteur de croissance du port par excellence. Passant un cap sur le premier semestre, cette activité représente désormais près d’un tiers (32 %) des transbordements, contre 25 % voici dix ans.
Après la hausse de 12,3 % en 2017, les transbordements de conteneurs ont continué sur leur lancée au premier semestre: + 5,9 % en nombre, + 6,2 % en EVP, + 5,9 % en tonnage (74 Mt). À l’inverse, d’autres secteurs phares se replient dont les vracs secs (-10,5 %, 37 Mt) et les vracs liquides (-4,3 %, 107 Mt). Au final, à mi-exercice, le port néerlandais a accusé une chute de 2,2 % des transbordements, à 232,8 Mt.
Illustrant la bonne tenue de l’activité conteneurisée, Rotterdam a été choisi comme premier port de débarquement du Mumbai Maersk, un ULCC (Ultra large container carrier) transportant plus de plus de 19 000 EVP. L’année dernière, trois ULCC avaient déjà transbordé leurs conteneurs à Rotterdam: le MOL-Triumph (20 000 TEU), le Maersk-Madrid (20 568 EVP) et le OOCL-Hong-Kong (21 100 TEU).
Pour conserver son avance et dynamiser le secteur conteneurisé, Rotterdam mène actuellement deux projets de front. Le coup d’envoi du Container Exchange Route (CER) a été donné en mars dernier (mise en service fin 2020). Ce projet porte sur la mise en place de plusieurs niveaux de liaisons afin de fluidifier les acheminements de conteneurs maritimes vers d’autres modes de transport. « En reliant cinq terminaux dédiés aux transbordements de conteneurs dans la zone Maasvlakte 2, le CER entend regrouper les acheminements pour éviter aux bateaux et aux trains de se rendre à différents terminaux pour prendre leurs livraisons », explique Ronald Paul, directeur en charge des opérations à Rotterdam. « Les liaisons vont s’en trouver améliorées, ce qui va réduire les congestions du trafic vers l’hinterland et donc les coûts. »
Représentant un investissement de 175 M€, ce projet comprend la construction d’une route de 11,5 km, quatre croisements dont trois routiers et un ferroviaire ainsi que trois viaducs pour le passage de trains. Il s’accompagne de la mise en place d’un système informatique destiné à l’ensemble des parties prenantes. À terme, un million de conteneurs seront acheminés via le CER.
L’autre projet prioritaire de Rotterdam concerne un nouveau tracé pour l’acheminement de conteneurs par fer vers l’hinterland à partir des terminaux maritimes. Le chantier « Theemswegtracé » prévoit de construire en amont le premier tronçon de la Betuwelijn, la voie ferroviaire desservant la Ruhr. D’un coût de 300 M€, le projet consiste à aménager 4 km de voies ferrées (mise en service en 2021). Cet ouvrage va permettre aux trains d’éviter un pont à bascule (Calandbrug) qui s’ouvre pour laisser le passage aux porte-conteneurs en provenance de haute mer.