Les pilotes n’ont pas faibli en 2017

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Les 30 stations de pilotage des ports français ont vu leur activité progresser en 2017 de 4,4 % avec 104 609 opérations réalisées, entrées et sorties confondues. Pour les 22 stations de pilotage de France métropolitaine, l’activité est en croissance de 5 % (91 389 opérations). Elle est en revanche plus faible Outre-mer (+ 1,3 %). « Cette augmentation de l’activité se traduit également par un nouvel accroissement du volume piloté d’un peu plus de 4,6 milliards de m2 pour l’ensemble des stations », précise la Fédération française des pilotes maritimes (FFPM). Le volume moyen des navires pilotés reste stable: près de 45 000 m2, avec une différence entre les Grands Ports maritimes, où le volume atteint 46 169 m2 quand il n’est que de 40 000 m2 ailleurs. Seule ombre au tableau: la cessation d’activité en 2017 du pilotage hauturier basé à Dunkerque, qui ne s’est jamais vraiment remis de la baisse d’activité depuis la crise de 2008.

L’effectif des pilotes maritimes se maintient. Ils sont 330 à opérer, dont 291 en métropole et 39 Outre-mer. Seules deux femmes exercent cette profession requérant une expérience professionnelle en tant qu’officier de marine marchande. Le total des salariés des stations de pilotage ne faiblit pas non plus (368 salariés, dont 238 dans les Grands ports maritimes, 78 dans ceux de métropole et 52 Outre-mer). Parmi eux se trouvent en outre 257 navigants, ainsi que 13 personnels aériens dans les stations de Dunkerque, du Havre et de la Gironde.

Impact des navires autonomes?

« Le nombre de pilotes a beaucoup diminué puisqu’il atteignait 500 dans les années 1980, souligne Jean-Philippe Casanova, pilote de la station de Marseille-Fos. Le gain de productivité est dû à une meilleure manœuvrabilité des navires ». Le pilote réélu président de la FFPM est serein quant au développement des navires autonomes, une thématique sur laquelle le syndicat planche au sein du Cluster maritime français. Il est également associé, via l’Association internationale des pilotes maritimes, aux travaux de l’OMI. « Ils n’auront pas d’impact sur l’activité du pilotage car cela concerne la haute mer, avec la nécessité de faire monter une équipe à bord à l’approche du port ».

Clé de la compétitivité portuaire pour contribuer à la sécurité des accès maritimes (« premier critère de compétitivité d’un port », selon Jean-Philippe Casanova), le pilotage s’est vu attribuer un nouveau rôle en matière de sûreté. Les pilotes travaillent depuis de nombreuses années à la sécurité de la navigation avec l’obligation de rapporter tous les incidents constatés à bord des navires (état général du navire, fonctionnement des machines, etc.). Désormais, ils sont attendus sur la détection des « signaux faibles » de nature « risques terroristes ». « Il y a encore quelques années on ne pensait pas que les pilotes seraient amenés à jouer un rôle en matière de sûreté mais le contexte a changé, constate Jean-Philippe Casanova. Le pilote, en tant que premier Français à monter à bord d’un navire et dernier à en descendre lorsque le navire repart, doit être les yeux et les oreilles de l’État. Nous travaillons avec les affaires maritimes de façon à apporter notre pierre à l’édifice de la sûreté nationale. Il ne s’agit pas d’improviser des opérations commando, mais tout simplement de faire remonter des informations. Avec les directions des ports et des affaires maritimes, nous travaillons à un texte pour officialiser notre rôle en matière de sûreté ».

Bremebreak entre Anvers et Brême?

Du 29 au 31 mai s’est tenu dans le centre d’exposition de Brême (Nord-Ouest de l’Allemagne) le grand rendez-vous européen du conventionnel, le « Breakbulk Europe 2018 ». Le transfert dans la ville hanséatique de l’événement, qui fit partie pendant dix ans du contexte maritime et portuaire anversois, y a été mal perçu, d’autant qu’Anvers est toujours le leader européen pour ce type de trafic. Les raisons qui militèrent en faveur de cette délocalisation sont multiples. Certes, le complexe portuaire allemand de Brême/Bremerhaven a enregistré de belles croissances de trafic sur le segment. Mais il semblerait que les organisateurs américains du salon aient été aussi très réceptifs aux propositions financières des autorités et de la communauté maritime brêmoises. D’ores et déjà est annoncée une seconde édition: « Breakbulk Europe 2919 Bremen ». Les ports belges d’Anvers, Gand et Zeebrugge n’ont pour autant pas boudé l’événement. Toutefois, Anvers, à l’initiative du port, des agents maritimes et des manutentionnaires, a annoncé l’organisation le 13 septembre prochain d’un événement dédié, « Antwerp Breakbulk Event ». L’objectif n’est pas d’organiser une concurrence, est-il désamorcé, mais de maintenir les positions du 2e port européen sur un marché de plus en plus convoité. BVDB

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